samedi 16 janvier 2016

Cérémonie des vœux du Conseil municipal


Mesdames, Messieurs les Maires.

M. le Président de Saint-Quentin-en-Yvelines, Mesdames.

Mesdames, Messieurs les Conseillers départementaux.

Mesdames, Messieurs les Adjoints au maire et Conseillers municipaux représentants les villes voisines. 

Mesdames, Messieurs les élus de Villepreux.

Mesdames, Messieurs, chers amis,

Nous sommes très heureux de vous retrouver ce soir et nous souhaitons la bienvenue à chacun d'entre vous. 

Je salue les présidents et membres d’associations, les professeurs des écoles et les représentants de l’Éducation Nationale, les représentants des établissements et des services publics, les employés municipaux, les commerçants, nos partenaires et toutes les forces vives de la commune.

Je salue également les collaborateurs de Saint-Quentin-en-Yvelines.

Je salue très personnellement les représentants des forces de l’ordre et de secours, les représentant de la Police et des Pompiers présents ce soir.
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Que le temps passe vite, cela fait la 8ème fois que j'ai le plaisir de vous retrouver pour la cérémonie des vœux de la Municipalité.

Au nom de l'ensemble du Conseil municipal, je tenais à vous présenter mes vœux les plus sincères pour cette nouvelle année.

Je souhaite que cette année vous préserve des malheurs de l'existence, des peines, des souffrances et des difficultés.

Je souhaite que cette année vous protège, chacun d'entre vous et tous ceux que vous aimez.

Je souhaite que cette année soit une année de paix et de tolérance pour nous tous.

Je souhaite que cette année vous rende heureux tout simplement.

Je souhaite en fait que l'année 2016 soit différente de 2015.
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Au début de l'année dernière, j'écoutais un reportage sur une radio nationale.

Il portait sur l'histoire de France qui subit depuis des siècles un étrange phénomène cyclique.

Notre pays connaît pratiquement toutes les années finissant en 15 un très grand événement, presque toujours meurtrier. Depuis 1315, des événements tragiques s'abattent ainsi sur la France tous les cents ans.

J'avais écouté ce reportage sans y donner une attention particulière. Nous étions à quelques jours du 7 janvier.
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L'année 2015 fut marquée par les vagues d'attentats les plus terribles de l'histoire de notre pays.

Quelques jours après la première d'entre elles, nous étions réunis ici le 16 janvier.

J'avais voulu inviter Jacques Brel et ses mots prononcés sur Europe 1 le 1er janvier 1968. 

Les circonstances m'auraient permis de faire de même ce soir tant 2015 fut terrible pour nous tous et tragique pour certains de nos concitoyens.

L'année dernière, je lisais les vers de Jacques Brel. Je tenais, ce soir, à citer de nouveau l'un d'entre eux : « Je vous souhaite de respecter les différences des autres, parce que le mérite et la valeur de chacun sont souvent à découvrir. »

Certains auraient dû lire et écouter Brel avant d’ôter la vie à 17 personnes en janvier 2015 puis à 130 autres en novembre dernier.

Il était impossible, au moment de refermer 2015, de ne pas revenir sur les attentats de l'année passée.

Il y a un an, presque jour pour jour, nous évoquions la mémoire de 17 victimes exécutées froidement.

Il y a un an, nous montrions à tous que nous allions continuer d'exister, de rêver et de rire.  Nous montrions à chacun que nous voulions continuer de penser, de critiquer et de nous moquer.

La République avait été attaquée, elle avait été ébranlée mais elle restait debout car elle n’avait pas le droit de mettre un genou à terre.

La seconde attaque fit 130 victimes de plus. Nous étions alors le 13 novembre.

Ce soir, votre présence est la meilleure des réponses à ceux qui souhaitent que nous arrêtions de vivre.

Nous sommes une nouvelle fois ensemble pour montrer que nous n'aurons jamais peur d'eux et qu'ils ne réussiront jamais à nous faire renoncer à nos valeurs les plus fondamentales, construites année après année et siècle après siècle.

C'était il y a 2 mois et je voulais rendre hommage une nouvelle fois à ces 130 innocents, à Milko, Marie, Salah, Elodie, Nick, Thomas, Anne-Laure, Emmanuel, Maxime, Quentin, Anna, Marion et tous ceux qui sont tombés sous les balles des terroristes.

Dans ces moments de douleur nationale, j'ai voulu rechercher des instants d'humanité, ceux qui nous permettent d'envisager plus sereinement notre avenir.

Je voulais ainsi rendre hommage à Macathéo Ludovic Boumbas. Dans le café La Belle Équipe, « Ludo » a perdu la vie en faisant rempart de son corps pour protéger une amie.

Je voulais rendre hommage à Nicolas Catinat. Au Bataclan, il perdit la vie en se plaçant en bouclier humain pour sauver ses amis.

Je voulais rendre hommage à Richard Rammant. Au Bataclan, il a perdu la vie en se couchant sur sa femme pour la protéger. Il reçut plusieurs balles mortelles, elle survécut.

Je voulais rendre hommage à Bruno. Au Bataclan, il aida Edith à se cacher sous l'un des fauteuils de la salle de spectacle puis la protégea de son corps pour éviter que les tueurs ne la prennent pour cible. L'un et l'autre survécurent, ils ne s'étaient jamais rencontrés auparavant.

Aux côtés de ces héros victimes ou encore en vie par hasard, je voulais rendre hommage à Myriam, Sylvain, Anne-Sophie, Fred ou Mohamed.

Je voulais rendre hommage à tous ces héros anonymes qui le jour des attentats ont ouvert leur porte pour abriter, sont sortis au contraire pour réconforter ou se sont arrêtés dans la rue pour soigner, aider et sauver.

Personne ne sait ce qu'il aurait fait dans une telle situation mais tant que des personnes agiront comme cela, nous pourrons être confiants dans notre avenir.

Nous saurons alors que les terroristes ne gagneront jamais et que nous serons toujours les plus forts.

Nous devrons raconter plus tard ces histoires de la vie, celles du courage, celles de l'humanité.
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Il n'est jamais évident de poursuivre un discours après avoir évoqué de tels événements. Nous n'avons pas d’autre choix et c'est sûrement cela le plus beau des hommages que nous pouvons rendre aux victimes.

L'année 2015 fut marquée par le grondement des Français lors des élections régionales.

Ceux que personne n'écoute, ceux à qui l'on ment depuis des années, ceux qu'on ponctionne chaque jour un peu plus, ceux qui n'ont plus d'espoir dans l'avenir, ceux qui n'acceptent plus ce qu'on leur impose ont prévenu et grondé le 6 décembre dernier.

Il aura fallu un vote historique en faveur de l'extrême droite pour que nos élites prennent enfin conscience de la saturation et de l'exaspération des Français.

La France n'est ni un pays raciste, ni un pays extrémiste mais les Français sont désespérés.

Devant leurs demandes non entendues, devant les promesses non tenues, devant les mensonges éhontés de certains, devant les réformes non faites, les Français ne savent plus quoi faire pour se faire entendre et se faire comprendre.

La classe politique se retrouve alors le soir du 6 décembre dernier pour demander aux Français de changer leur vote sans comprendre encore qu'elle est directement responsable de cette situation.

A force de ne rien entendre, de ne rien voir, d'avoir peur de décider, d'être effrayé d'agir, de vivre dans une bulle et de n'avoir d'ambition que d'être réélue aux prochaines élections, la classe politique a contraint les Français à gronder et ils continueront de le faire si rien ne change.

Nos dirigeants doivent entendre ce que les Français viennent de leur dire.

Ils n'en peuvent plus, ils n'ont pas crié leur extrémisme, ils ont juste hurlé leur désespoir.

Nous devons privilégier le renouvellement, l'émergence des idées, le courage de l'action, la force des nouveautés.

Nous devons enfin donner aux Français une vision dans l'avenir.

Que nos dirigeants, que la classe politique, que nos élites ne referment pas trop vite le chapitre de ces élections régionales.

Sans quoi, les Français crieront encore plus fort la prochaine fois et l'épilogue pourrait être encore plus terrible en 2017.
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L'année 2015 fut marquée par l'absence de reprise solide, la dérive des finances publiques et la poursuite de la hausse du chômage.

C'est ainsi que la croissance en 2015 devrait difficilement atteindre 1% après le terrible 0,2% en 2014, résultats insuffisants pour permettre la baisse du chômage.

C'est ainsi que le budget de la France n'est toujours pas maîtrisé avec un déficit prévu à 3,8%.

C'est ainsi enfin que le chômage a encore augmenté de 3,7%.

La situation de notre pays est la cause unique et directe de l'incapacité de nos dirigeants à prévoir, comprendre et décider.

La crise n'est pas une fatalité et de nombreux pays ont réussi à se redresser, à relancer durablement la croissance, à diminuer les déficits et à infléchir la courbe du chômage.

Beaucoup cite l'Allemagne comme le pays de la réussite. Les résultats de ce pays tiennent avant tout à Gerhard Schröder il y a quelques années.

Par des réformes libérales, le chancelier allemand a eu le courage de prendre des mesures, impopulaires dans un premier temps, mais qui ont donné les résultats que nous connaissons aujourd'hui.

Les Français souhaitent les réformes, ils les veulent, ils les demandent. Mais personne n'est en mesure aujourd'hui d'avoir le courage de les concevoir et de les appliquer.

La peur de perdre les élections futures paralyse alors de nombreux politiques, incapables d'oser, de décider et d'appliquer quoi que ce soit.

Nous avons à la tête de notre pays, les hommes et femmes politiques diplômés des plus grandes écoles mais n'arrivant à rien depuis des décennies.

Je ne doute nullement de leur intelligence, je mets en cause simplement leur incapacité à s'adapter à un monde en mouvement.
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Cette incapacité à s'adapter est évidemment démontrée par la baisse des dotations décidée par l’État envers les collectivités territoriales.

Les communes, les intercommunalités et les départements paient un prix très cher l'absence de résultats de notre Gouvernement et alors que les mesures les plus élémentaires sont toujours écartées des décisions gouvernementales.

Nous devons privilégier toutes celles favorisant l'investissement et soutenant l'activité dans notre pays.

Nous devons assouplir le code du travail, alléger les charges pour faciliter la création de véritables emplois marchands, favoriser l’émergence de nouvelles entreprises et répondre aux besoins issus des investissements soutenus au préalable.

Nous devons redonner du pouvoir d'achat aux Français pour qu'ils puissent participer au soutien de l'activité et envisager un avenir plus serein.

Nous pourrons alors réduire le déficit public en nous recentrant sur les tâches régaliennes d'un État et non plus nous disperser.

Toutes ces mesures sont liées les unes aux autres et seront possibles si la première d'entre elle, celle de prendre toutes les décisions possibles pour soutenir l'investissement, est mise en œuvre au plus vite.

Mais à l'inverse, la décision de l’État de réduire les dotations aux collectivités, responsables de près de 70% des investissements, est contraire à cette priorité et a pour conséquence leur réduction immédiate.

Le Gouvernement incapable de réduire ses dépenses, récupère alors 0,37% de son budget sur le dos du premier investisseur en France et détruit le facteur de croissance principal pour notre pays.

Le 19 septembre dernier, quelques mois avant le grondement des Français, l’État a pu prendre conscience du ras-le-bol des élus locaux.

Cette date marquait ainsi la journée nationale d'action des Maires et des Présidents d'intercommunalités au travers de l'initiative « Sauvons notre commune ».

Les élus en ont assez qu'on baisse les dotations dédiées à l'investissement en les pointant du doigt car ils n'économiseraient pas assez et alors que le Gouvernement, donneur de leçon, est incapable de faire faire la moindre mesure d'économie !

Les élus sont le ciment même de notre République. Ils sont l'échelon de proximité le plus important dans notre pays. Ils doivent être écoutés et non méprisés.

Les Français grondent, les élus grondent, c'est aujourd'hui toute la République qui gronde pour se faire entendre ! Mais qui l'entend au plus sommet de l’Etat ?
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L'année 2015 fut marquée par la création de la nouvelle structure intercommunale Saint-Quentin-en-Yvelines.

SQY est donc née et représente la seconde puissance économique de toute l'Ile-de-France derrière la Défense.

C'est une excellente nouvelle face au désengagement de l’État envers les collectivités. C'est une chance pour nous tous.

J'ai toujours été dubitatif et perplexe devant les intercommunalités qui n'ont, pour beaucoup, jamais fait leurs preuves encore aujourd'hui.

Mais je tenais à être positif et optimiste ce soir. 

Nous ferons tous ensemble de Saint-Quentin-en-Yvelines l'exemple de ce que doit être une intercommunalité ; une intercommunalité fixant la création de richesses, la mutualisation des services et la recherche d'économies d'échelle comme ses 3 premières priorités.

La création de richesses permettra le soutien de la croissance, une plus grande redistribution des ressources aux communes membres et la possibilité de bâtir de nouveaux projets pour l'ensemble de la population.

La recherche d'économies d'échelle permettra de contenir la pression fiscale malgré la hausse des prix, des matières premières et des contrats.

La mutualisation des services permettra l'optimisation de leur fonctionnement tout en réduisant durablement les coûts.

Pour porter cette politique responsable, Villepreux n'aura que 3 représentants mais nous saurons, comme je le fais depuis le début de mon premier mandat, porter la parole de la responsabilité.

C'est ainsi que j'aurai l'honneur, en tant que Vice-Président, de prendre en charge le budget et le plan pluriannuel d’investissements, deux domaines centraux et en lien direct avec les priorités que doivent porter SQY.

C'est ainsi que M. Essling, premier adjoint en charge de l'Urbanisme, en tant que conseiller délégué, portera des domaines majeurs, ceux de la gestion des déchets, de l'assainissement et de l'eau.

C'est ainsi que Mme Sevin, adjointe en charge de la Sécurité, en tant que conseillère communautaire défendra la nécessité d'une gestion efficace et le point de vue différent des élus de notre ville dans les commissions et structures auxquelles elle participera. 

Mesdames, Messieurs, je peux vous assurer que nous resterons les mêmes, ceux que vous connaissez depuis 2008, nous ne renoncerons à aucune de nos valeurs, nous défendrons chacune de nos positions, nous ferons tout pour que cette nouvelle structure ne pénalise en rien votre pouvoir d'achat.

Nous veillerons également à ce que l’ensemble des communes et notamment celles nouvellement intégrées, dont Villepreux et les Clayes-sous-Bois, soit traité de manière équitable, sans prime ni avantage aux communes historiques.

Et je suis rassuré aujourd'hui car je sais que de très nombreux élus partagent cette position et notamment Michel Laugier, le Président de SQY, celui qui a toute ma confiance hier comme aujourd'hui.
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L'année 2015 fut marquée par une étape importante du développement de notre ville. 

Nous ne sommes plus 10.000 mais 11.500 habitants et la population a augmenté en quelques mois avec la création du quartier des Hauts-du-Moulin.

Avant tout, je voulais souhaiter la bienvenue à l'ensemble des nouveaux habitants et cela quel que soit leur quartier.

En choisissant Villepreux, chacun fait désormais partie de notre communauté et sera donc traité avec l'équité qu'il est en droit d'attendre.

Une nouvelle population est une force et la population de notre ville sera au cœur de notre développement pour les prochaines années.

Les nouveaux habitants apportent leur expérience, leur histoire, leurs envies.

Ils ont déjà permis la réouverture de plusieurs classes. Ils donnent de la vie à notre ville, des enfants dans les rues, des nouveaux membres aux associations, des clients dans nos commerces.

Les nouveaux habitants participent également au mieux vivre de toute la population.

C'est ainsi que sans la création du quartier nord de Villepreux, la construction du nouveau gymnase n'aura jamais pu être initiée.

Cette nouvelle population participera à nombreux projets de modernisation comme la création de la nouvelle école du Trianon, l'aménagement de la pépinière ou la réhabilitation de nos cuisines centrales.

Les nouveaux habitants permettront également à la Commune d’être plus attractive pour les entreprises.

Lorsque nous serons 14.000, comment La Poste pourrait-elle expliquer la poursuite de son désengagement et l’augmentation de ses jours de fermeture notamment lors les périodes des vacances scolaires ?

Le développement de la Commune participe alors directement au maintien des services qui touchent directement votre quotidien !

Enfin et n'ayons pas peur de le dire à l'heure où l’État asphyxie les communes chaque année un peu plus, l'augmentation de la population permettra également de répartir les coûts des services municipaux sur un plus grand nombre d'habitants.
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Mesdames, Messieurs, cela fait 8 ans maintenant que nous avons besoin de vous, ce sera encore plus le cas demain.

Depuis plusieurs années, face la situation financière des communes et le désengagement de l’État, nous devons faire preuve de la plus grande prudence.

Cela fait depuis plusieurs années que vous l'avez compris et l'équipe municipale et moi-même souhaitions vous remercier pour votre sens de la responsabilité.

Dans ces conditions difficiles, il était impératif que nous ayons votre compréhension et notamment pour accepter que des projets puissent être décalés ou qu'il ne soit pas possible de répondre immédiatement à toutes vos demandes.

Nous avons besoin de votre envie pour que Villepreux continue à se développer dans le respect de son identité.

Nous avons besoin de vos idées qui sont le carburant de notre action et de nos projets.

Nous avons besoin de votre soutien car il nous permet d'affronter plus sereinement les moments difficiles.

J'ai besoin de votre énergie qui me donne chaque jour la force de continuer à me battre.

J'ai besoin de votre confiance qui, je peux vous assurer, n'a jamais été trahie en 8 ans.

Nous avons besoin de chacun d'entre vous pour affronter les prochaines étapes de notre développement, pour comprendre les orientations prises dans le cadre de la révision du Plan Local d'Urbanisme et pour travailler ensemble à la réduction des dépenses.

J'ai donc besoin de chacun d'entre vous pour affronter l'année 2016.
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Depuis 2008, je viens devant vous au mois de janvier pour vous dire que l'année passée fut la pire de celles que j'ai pu connaître et que celle qui débute le sera encore plus.

Je vous dis la même chose aujourd'hui et j'ajouterai que l'année 2016 sera une année dangereuse et périlleuse pour de nombreuses collectivités.

Les communes n'y arrivent plus. Elles doivent vendre leur patrimoine. Elles doivent augmenter les impôts. Elles doivent couper les services. Certaines envisagent aujourd'hui même de fusionner entre elles pour s'en sortir car cela ne devient plus possible.

L'année 2016 sera difficile évidemment et la maîtrise de notre budget restera une nouvelle fois notre priorité absolue.

Je peux vous assurer qu'en 2016 comme en 2015, nous économiserons encore et toujours, nous rechercherons tout ce qu'il sera possible de faire pour conserver quelques marges de manœuvre et nous ferons toujours preuve de la plus grande des responsabilités.

Depuis plusieurs années et notamment en 2015, beaucoup ont entendu parler, par les élus mais souvent dans les médias de la baisse des dotations envers les collectivités.

Cela peut sembler lointain, cela touche néanmoins votre quotidien car cela impacte directement les possibilités de la commune.

Je ne citerai que quelques chiffres démontrant à eux seuls et sans commentaire, la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui.

En 2016, les dotations et participations seront de 2 millions d’euros inférieurs à celles perçues en 2011 et cette perte s’accentuera dans les années suivantes.

Entre 2011 et 2016, les pertes cumulées s’élèvent à 4,84 millions d’euros.

Entre 2011 et 2017, les pertes cumulées s’élèveraient à 7,17 millions d’euros.

Et entre 2011 et 2020, les pertes cumulées s’élèveraient à 14,5 millions d’euros.

Sur ce deuxième mandant, nous arriverons finalement à une perte cumulée de 13,5 millions d’euros, soit l’équivalent de 2 années de vos impôts.

La ville devrait fonctionner alors durant 7 ans avec l’équivalent de 5 ans d’impôts uniquement.

Ces baisses de dotations ne sont pas les seuls éléments à prendre en compte pour appréhender les difficultés que nous devons affronter.

En 2016, la commune ne percevra plus la redevance d'occupation du domaine public pour l'approvisionnement en eau potable. Ce sont 300.000 euros en moins pour la commune.

Mais cela ne suffit pas, ce serait trop simple, car l’État a inventé un dispositif démoniaque pour pallier son désengagement, celui consistant à prendre des ressources aux communes qui n'en ont pas pour les donner aux communes qui en ont encore moins ou qui ne savent pas gérer leur fonctionnement.

C'est ainsi que Villepreux doit verser encore et toujours plus. Ce fut 198.000€ en 2014, 230.000€ en 2015 et encore plus demain !

En comparant, 2011 à 2016, ce sont donc pour une unique année, 2,5 millions d'euros de recettes en moins pour le budget de la commune.

Mais malgré cette situation, malgré nos difficultés, malgré ces chiffres improbables et même si cela peut sembler totalement incroyable, nous avons décidé une nouvelle fois de maintenir nos taux d'imposition et donc de ne pas augmenter les impôts que vous payez à la commune.

Depuis 2008, nous préférons ainsi nous mettre en danger afin de trouver toutes les mesures, toutes les idées et tous les moyens pour contenir la pression fiscale d’une part et poursuivre nos investissements d’autre part.

Et au-delà même de notre volonté de préserver votre pouvoir d'achat, nous essayons quand cela est possible de l'améliorer.

C'est ainsi que l'intégration de Villepreux au syndicat d'approvisionnement en eau potable SMGSEVESC permettra de diminuer le prix de votre eau de 0,80 euros par m³.

Cette réduction ne nuira nullement à la qualité et au contraire puisqu'à compter de 2017, c'est une eau adoucie et donc beaucoup moins calcaire qui devrait couler dans les réseaux d'eau potable sur notre commune.

Au-delà des Finances, je parlerai de 5 sujets importants et en ligne avec le développement de la ville pour cette année 2016.

Je suis ravi de vous avoir présenté les quelques images du Gymnase des Hauts du Moulin. Les travaux débuteront cette année pour une ouverture prévue au début de l'année 2018.

Au-delà de sa réponse aux exigences thermiques et au confort des pratiquants, nous avons souhaité un bâtiment d'une grande qualité permettant son intégration parfaite avec l'architecture et le style du nouveau quartier.

Cette décision permettra de coupler réduction de la facture énergétique et valorisation du patrimoine communal.

Comme nous l'avions prévu dans notre programme pluriannuel d'investissements, nous avons lancé la consultation pour rechercher un partenaire qui nous accompagnera dans la réhabilitation progressive de nos cuisines municipales.

Ces travaux permettront de les rendre plus opérationnelles, renforceront leur efficacité tout en améliorant l’accueil des enfants et auront comme priorité la réduction du prix de revient de chaque repas produit et donc la diminution des tarifs payés par vous tous.

Après 8 ans d'effort, de travail et d'envie, nous avons enfin acquis l'intégralité de la pépinière à l'exception d'un unique terrain.

Cette zone, laissée à l'abandon depuis des années, appartient à la Ville dans sa quasi-totalité.

Cet espace de 80.000 m² et identifié depuis plusieurs années comme « poumon vert » de la Commune va pouvoir être aménagé et équipé, conformément à sa qualification d' « Espace Naturel Sensible ».

Je suis ravi de vous annoncer que l'étude d'aménagement a été lancée. Elle devra donner naissance à un très joli projet de parc forestier urbain, accessible et valorisé.

La ville se développe, la ville rajeunit, les enfants reviennent dans la Commune et je souhaitais continuer par l'un des projets les plus emblématiques pour une équipe municipale.

Je suis donc ravi de vous annoncer la finalisation de l'étude de programmation de notre nouvelle école et le choix d'un architecte pour nous accompagner dès cette année.

Cette école qui démontre le dynamisme de notre ville permettra de réorganiser efficacement la carte scolaire tout en permettant d'accueillir les nouveaux enfants dans les meilleures conditions.

Enfin, Mesdames, Messieurs, je voulais poursuivre l'année 2016 par l'évocation de l'approbation du Plan Local d'Urbanisme.

Je n'ai jamais connu autant de tension, autant de violence, autant de mensonges, autant de manipulations que lors de l'élaboration du PLU il y a quelques années.

Tout cela doit être derrière nous, Villepreux est aujourd'hui une ville apaisée car chacun peut se rendre compte que tout ce qui avait dit par certains était faux et que tout ce que nous avions dit se met en place peu à peu.

Je sais que beaucoup d’entre vous regardent avec méfiance l’augmentation de la population. Je sais que beaucoup d'entre vous craignent le développement de notre ville.

En 2008, j'organisais avec Villepreux Autrement notre première réunion publique lors de la campagne des élections municipales. J'expliquais alors que j'avais voulu vivre à Villepreux dès 1994.

Je travaillais aux Clayes-sous-Bois et chaque jour j'arrivais de la 307, je descendais vers le rond-point entre Villepreux et Chavenay, je remontais vers la pépinière, je regardais à gauche et je voyais les champs et l'avenue des Près Vendôme, je regardais à droite et je voyais les champs et la Plaine de Versailles.

Je ne connaissais rien de Villepreux mais je suis tombé alors amoureux de cette ville. Je me suis dit alors que c'est là que je souhaitais vivre.

Lorsqu'on aime, on ne change pas, lorsqu'on aime, on valorise, lorsqu'on aime, on protège, lorsqu'on aime, on chérie. C'est ce que nous faisons depuis 2008 pour Villepreux.

Vous ne devez pas avoir peur du développement de la commune car nous garderons son identité, ses valeurs et ses forces.

Vous ne devez pas avoir peur de son développement car nous développons votre ville pour la protéger. Vous devriez avoir peur au contraire si nous ne faisions rien.

Si nous préférions mettre la tête dans le sable, en attendant que les choses se fassent et en implorant la fatalité, l’État nous imposera tout simplement ses choix en matière d’urbanisme.

Que chacun regarde ce que le Gouvernement fait aujourd'hui, que chacun imagine ce qu'il pourra encore faire demain.

Vous ne devez pas avoir peur car depuis plusieurs années, nous avons fait le choix d’un développement maîtrisé, qualitatif et financé.

Nous avons fait le choix de la proactivité pour que certains n’aient pas idée aujourd’hui de nous imposer leurs décisions et leurs projets délirants.

Vous ne devez pas avoir peur car ce que vous souhaitez, nous le souhaitons plus que tout.
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Mesdames, Messieurs, c'est ainsi que depuis 2011, les vœux de la Municipalité sont toujours portés par une citation.

Parmi les 6, l'une restera la plus marquante, celle de l'année 2014 et les mots d'Oscar Wilde, cette citation restera pour toujours notre devise : « Il faut toujours viser la lune, car même en cas d’échec, on atterrit dans les étoiles. ».

Mais c'est aujourd'hui Charles Darwin qui est avec nous pour cette nouvelle année et sa théorie de l'évolution.

Charles Darwin disait alors : « Les espèces qui survivent ne sont pas les espèces les plus intelligentes, mais qui s'adaptent le mieux aux changements. »

Charles Darwin introduisit alors sa théorie sur l'évolution par ses propos : « Comme il naît beaucoup plus d'individus de chaque espèce qu'il n'en peut survivre, et que, par conséquent, il se produit souvent une lutte pour la vie, il s'ensuit que tout être, s'il varie, même légèrement, d'une manière qui lui est profitable, dans les conditions complexes et quelquefois variables de la vie, aura une meilleure chance pour survivre et ainsi se retrouvera choisi d'une façon naturelle. »

Cette théorie développée il y a presque 200 ans est tellement d'actualité aujourd'hui avec mes propos ces dernières minutes.

Il serait très simple même d'en créer une légère variation pour l'adapter parfaitement à ce qu'est ou ce que devrait être la gestion d'une commune.

C'est ainsi que Charles Darwin s'il avait existé en 2016 et s'il avait analysé le monde politique aurait pu alors dire : « Comme il y a beaucoup plus de communes qu'il n'en peut survivre, et que, par conséquent, il se produit souvent une lutte pour l'existence, il s'ensuit que tout élu, s'il modifie son raisonnement, même légèrement, d'une manière qui lui est profitable, dans les conditions complexes et quelquefois variables de son mandat, aura une meilleure chance pour survivre et ainsi se retrouvera choisi d'une façon naturelle. »

Que cette théorie s’adapte aujourd’hui à la situation que nous vivons.
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Mesdames, Messieurs, en 2014, nous étions dans les étoiles, cette année nous sommes dans la réalité, celle de votre vie, celle de la vie de l'équipe municipale, celle de la vie de Villepreux et celle de l'évolution de la France peut-être tout simplement.

Il y a presque 8 ans maintenant, en janvier 2009, je vous expliquais que la gestion d'une commune devait changer, l'année 2016 sera l'année de tous les dangers pour les communes qui penseraient différemment.

Désormais, la gestion d'une commune, le fonctionnement d'une ville, l'action des élus ne seront jamais les mêmes qu'auparavant.

Rien ne pourra être comme avant lorsqu'en quelques années, plusieurs millions d'euros sont retirés d'un budget communal.

C'est ainsi et même si nous ne comprenons pas ces mesures ou si nous les trouvons inefficaces ou injustes, nous devons les accepter et évoluer vers de nouveaux principes, de nouveaux modes, de nouveaux fonctionnements.

Nous devons nous adapter avant tout.
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Ce soir, chacun de mes propos était porté par un même fil conducteur, celui de la nécessité de penser et d'agir différemment, la nécessité de nous adapter aux changements, la nécessité d'oublier les recettes du passé, la nécessité d'innover, la nécessité de penser autrement, la nécessité peut-être de devenir des élus différents tout simplement, ceux que nous sommes depuis 2008.

Alors oui, 2015 fut une année difficile, 2016 le sera encore plus, puis ce seront 2017, 2018, 2019, 2020 et au-delà.

La difficulté et la complexité feront désormais partie intégrante de nos fonctions d'élus.

Certains d'entre nous accepteront la fatalité et Darwin nous apprend alors qu'ils disparaîtront. 

D'autres la rejetteront et s’adapteront. Ils auront alors une chance de survivre.

C'est évidemment ce choix que nous continuerons à faire et à porter encore plus loin.

Nous poursuivrons ainsi ce mandat de combat débuté il y a déjà presque deux ans.

Et je peux vous l'assurer, soyez en persuadé, ce combat sera conduit avec la même énergie, la même envie, la même volonté et la même responsabilité ; celles qui animent notre action chaque jour, chaque mois, chaque année ; celles qui sont présentes à nos côtés depuis 2008 ; celles qui sont les caractéristiques de chacun des membres de l'équipe qui m'accompagne.

Les difficultés seront présentes, oui, nous les vaincrons parce que nous n'avons que cette possibilité, nous les vaincrons parce que vous nous avez élus pour cela, nous les vaincrons parce que nous le voulons tout simplement.

N'oubliez jamais que Villepreux est la ville qui n'a peur de personne. Je peux vous l'assurer ! Excellente année 2016 et soyez heureux. 

Inauguration du quartier « Les Hauts du Moulin »


Mesdames, Messieurs, je vous rassure, je suis presque le dernier à m’exprimer devant vous. 

Je salue Stéphane Grauvogel, Sous-Préfet de Saint-Germain-en-Laye, 

Je suis très heureux d'accueillir Pierre Bédier, Président du conseil départemental des Yvelines,

Je salue Michel Laugier, Président de Saint-Quentin-en-Yvelines, 

Je salue évidemment les élus présents avec nous aujourd'hui,

Je salue également les représentants de Kaufman & Broad et notamment Nordine Hachemi et Cyril Doucet.

Bienvenue à chacune et à chacun d'entre vous.
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Avant de poursuivre, j’ai une pensée sincère pour Thierry Essling. Il aurait voulu être parmi nous aujourd’hui.

Premier adjoint de la ville, Thierry est en charge de l’urbanisme. Il a porté ce projet avec moi depuis le début et fut l’un des acteurs clés de sa réussite.

Dimanche dernier, j’ai demandé à Thierry de m'écrire ce qu'il vous aurait dit, s’il avait été présent.

Il m'a répondu alors : « Mieux vaut faire et corriger, que de ne rien avoir à corriger parce que l'on n'a rien fait. ».

Ceux qui ont construit ce projet avec nous ont compris évidemment ce qu’il voulait dire.
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Il y a un an presque jour pour jour, nous étions déjà réunis ici.

Le 24 janvier 2014, je posais la première pierre du projet « Green Lodge ».

Moins de 2 ans après, j'inaugure le quartier des « Hauts du Moulin » en ce 14 janvier 2016.

Il y a deux ans, il y avait de la terre, il y avait de la boue, il y avait des camions.

Il y avait surtout de la volonté, de l'énergie et beaucoup de joie parmi les personnes présentes.

Deux ans après, cette volonté, cette énergie et cette joie sont toujours présentes.

Il y a juste quelque chose de plus. Il y a juste la vie qui s'est invitée à nos côtés.


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Une équipe municipale porte beaucoup de projets, certains ont sûrement une place et une saveur plus particulières que les autres.

Quand je me promène dans ce quartier, je ne vois pas uniquement des maisons et des immeubles.

Je vois des familles qui ont fait le choix de notre ville. Je vois des parents qui portent des projets d'avenir. Je vois des enfants qui courent dans les rues. Je vois cette vie avant tout et cela fait du bien tout simplement.

Mettre de la vie dans une commune, soutenir les projets d’hommes et de femmes, construire l’avenir tout simplement, ne seraient-ce pas cela les plus beaux desseins d'un élu et d'une équipe municipale ?


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Je tenais à vous parler de ce projet juste au travers de quelques mots.

« Green Lodge », c'était avant tout la volonté de concevoir un Plan Local d'Urbanisme, né dans la douleur, mais à la hauteur du développement maîtrisé, nécessaire et souhaité pour Villepreux.

« Green Lodge », c'est le courage d'une équipe municipale, celui de lancer un programme de 500 logements et de poser la première pierre moins de 3 mois du premier tour des élections municipales.

« Green Lodge », c'est la concertation avec la population, beaucoup d'explications, un peu de négociation et une juste dose de fermeté.

« Green Lodge », c'est le choix du Plan Urbain Partenarial, mécanisme le plus adapté à la situation, ayant permis de mener à bien ce projet en un temps record tout en préservant les intérêts de la commune.

« Green Lodge, c'est la recherche de l'équilibre, celui permettant de respecter nos engagements concernant les contraintes de la loi Alur, de renforcer la mixité sociale et de conserver l'identité de la commune.

« Green Lodge », c'est le début d'un programme ambitieux, volontaire et affiché de développement de notre ville.

« Green Lodge », c'est un succès et un exemple reconnus bien au-delà du département.
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Mais « Green Lodge », c'est également de grands partenaires, ceux qui ont compris les enjeux de la commune, ceux qui acceptent les objectifs d'une équipe municipale et ceux travaillent avec elle pour y répondre et les atteindre.

« Green Lodge », c'est avant tout la poursuite d’une histoire et d’une rencontre, celle de la Municipalité avec Kaufman & Broad.

Par notre travail, par nos discussions, par nos échanges mais surtout par la confiance qui s’est mise en place au fil des mois et des années, je peux confirmer ce que je vous disais il y a 2 ans.

Je vous considère désormais, non pas comme un promoteur, mais comme un véritable partenaire de Villepreux.

Mais vous me connaissez. Mon unique intérêt restera celui de Villepreux, vous serez donc remis en concurrence pour chacun de nos projets et aucun cadeau ne vous sera ainsi fait.

« Green Lodge », c'est évidemment le soutien du Conseil départemental.

Le Conseil départemental a ainsi participé, depuis 2008, à plusieurs de nos réalisations majeures comme notre terrain de football synthétique, la médiathèque, le parc sportif ou notre piste d’athlétisme.

Le Conseil départemental soutient la construction de nouveaux logements dans les Yvelines et accompagne les élus dans leurs projets.

Ce fut le cas avec le CEDOR hier, ce sera le cas avec le PRIOR aujourd’hui.

Au-delà de ces initiatives, je vous remercie très sincèrement, cher Pierre, d'avoir accepté la création de ce giratoire et d’avoir assuré sa livraison dans les temps ; giratoire sans lequel, le projet aurait été très délicat, voire totalement impossible.
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Je terminerai maintenant par trois points.

Le premier concerne un thème que je développerai demain soir lors de la cérémonie des vœux à la population, celui de la paralysie des élus de notre République.

A force de n'avoir d'ambition que d'être reconduit lors de la prochaine élection, beaucoup d’hommes et de femmes politiques ont peur de tout et préfèrent alors faire le moins possible.

Cette attitude peut fonctionner certaines fois mais est-ce cela un engagement politique ?

Je ne peux pas concevoir qu’un élu puisse avoir peur d'un projet de construction.

Un élu ne doit pas avoir peur mais il doit avoir tous les éléments pour défendre son projet, l’expliquer, le porter et le réussir.

Un élu ne peut pas avoir peur d’être battu s’il est convaincu d’agir pour l’intérêt général, l’intérêt des habitants, l’intérêt de la commune et l’intérêt de l’intercommunalité désormais.

Le second est un message personnel pour Cyril Doucet. 

Cher Cyril, vous aviez connu Thierry dans des conditions particulières en 2008.

Vous aviez sûrement pensé que nous étions une équipe d'élus surprenants. Jamais vous n’auriez pensé que nous serions là aujourd'hui quelques années après.

C’est cela un partenariat, celui qui se construit pas à pas et sur le long terme.

Il devra se renforcer, je l’espère et je le souhaite dans les prochains mois.

Le troisième est un message pour Pierre Bédier. Pierre, vous déclariez sur le site du Conseil départemental : « Il faut permettre aux enfants des Yvelinois de se loger dans le département de leurs parents s’ils le souhaitent. »

C'est pour cela aussi que nous sommes volontaires et que nous avançons chaque jour.

Mais nous allons au-delà de cet objectif, ici à Villepreux, en permettant aux enfants des Villepreusiens de se loger, s’ils le souhaitent, dans la ville de leurs parents.

Maintenant, je vous donne rendez-vous pour la prochaine étape. Nous sommes 11.500 aujourd'hui, nous serons 14.000 habitants demain.

De nombreux projets restent évidemment à venir.

A nous tous de les mener au mieux, tous ensemble.

Longue vie à ce nouveau quartier. « Green Lodge » n'est plus. Il a donné naissance aux « Hauts du Moulin ».

jeudi 31 décembre 2015

Bonne année 2016 !


Dans quelques heures, l'année 2015 sera derrière nous et comme chaque année, je tenais, au nom de l'ensemble de l'équipe municipale et avec quelques heures d'avance, à vous adresser mes vœux les plus sincères pour l'année 2016.

Nous ne regretterons jamais 2015, une année difficile, une année terrible même.

J'aurai l'occasion de revenir sur les événements tragiques de l'année passée lors de la cérémonie des vœux à la population organisée le 15 janvier prochain au Complexe Alain Mimoun.

Nous parlerons également de la situation délicate des collectivités territoriales, de l'absence de redressement durable pour la France et de la nécessité de s'adapter à un monde qui change de plus en plus vite.

Je vous souhaite malgré tout une excellente année 2016.

jeudi 24 décembre 2015

Joyeux Noël à tous !


Depuis 2007 et la campagne des élections municipales de 2008, je publie cette image avant Noël. 

Comme tous les ans, je tenais à vous souhaiter un très agréable Noël. 

Avec toute mon équipe municipale, nous espérons que vous passerez des moments paisibles, joyeux et entourés de ceux que vous aimez. 

Très bon Joyeux Noël à chacun d'entre vous !

mercredi 11 novembre 2015

Allocution commémoration armistice du 11 novembre 2015

C’est la 8ème fois depuis 2008 que j’ai l’honneur d’être avec vous, en ce 11 novembre, devant ce monument aux morts, pour célébrer la fin de la première guerre mondiale.
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C’est la 8ème fois que je vous raconte la clairière de Rethondes, ce moment où à cinq heures du matin, le maréchal Foch signa l’armistice qui mit fin à ce conflit et donna naissance à l’un des bilans les plus terribles de notre Histoire : 65 millions d’hommes mobilisés, 8 millions et demi de morts, 21 millions de blessés, 4 millions de veuves et 8 millions d’orphelins. 

C’est la 8ème fois que je cite le courage, la fierté, la bravoure. C’est la 8ème fois que je vous parle des exécutions sommaires, du refus d’obéir de tant de soldats, des fautes morales de l’armée française.

C’est la 8ème fois que je raconte ces moments irréels, ces combats improbables, ces centaines de soldats morts en une minute.

C’est la 8ème fois que je vous parle des mutilations, des destructions et de la haine de l’autre.

C’est la 8ème fois enfin que je cite ces soldats meurtris, ceux qui sortis de la guerre imploraient que ces horreurs ne se reproduisent pas. 

Et cette année, je ne me suis pas interrogé sur ce que j’allais vous dire, je n’ai pas eu à rechercher une histoire particulière, je ne pas ouvert la moindre archive de cette grande guerre.
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Cette journée s’inscrit en effet dans les commémorations du centenaire, celles initiées l’année dernière et qui se poursuivront pendant 3 ans encore.

Nous sommes le 11 novembre 2015, nous continuons de nous rapprocher du moment où nous fermerons le livre de cette guerre.

Nous continuons notre voyage dans le passé et nous évoquons aujourd’hui le second chapitre, celui de l’année 1915, l’année de la boue et du sang.
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1915 marque ainsi la fin de la guerre en mouvement et le début de la guerre de position.

Les champs de bataille ont désormais laissé la place à des tranchées séparées par du vide à l’exception des fils de fer barbelés.

Ces tranchées sont la mort, celle qui est omniprésente, celle qui touche l’un de vos amis un matin, celle qui décime votre compagnie en un instant, celle qui ruine en une seconde tout projet d’avenir.

Les plantations de croix blanches bien alignées dans les cimetières de l’Aisne et de la Marne ne sont qu’une mise en scène du souvenir car la réalité est différente.

C’est souvent une mort sans sépulture pour ceux qui tombent en 1915, c’est-à-dire 370.000 français. 

La réalité, c’est être pulvérisé par un obus, être enterré vivant puis agoniser et pourrir seul sans que personne ne puisse venir ou chercher à vous retrouver après une attaque avortée.

Dans une tranchée, la mort ne sera jamais naturelle, elle est juste normale. « La guerre de tranchées » n’est qu’un mot, qu’un terme, qu’une figure de style qui permet de dissimuler la réalité. 

Un poilu relatait alors : « On marche sur des cadavres, on a fait des parapets de cadavres sur lesquels on s’appuie, je ne ressens aucune impression à la vue de tous ces cadavres. Je les côtoie, je les foule, je les touche sans la moindre impression pénible. ».
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Les rêves de victoire et les idéaux de 1914 sont déjà si loin :  « Nous partions heureux de nous battre contre la barbarie, nous nous rendions compte quelques mois plus tard que tout cela n’avait aucun sens. La barbarie que nous combattions était celle que nous vivions chaque seconde, au fil des attaques, au fil des massacres, au fil de nos désespoirs. La barbarie n’était pas l’Allemand en réalité, la barbarie était la guerre elle-même, elle était en nous. ».

A l’arrière, d’aucuns ne comprennent pas que la vaste offensive ne se termine pas en quelques semaines.

D’autres remettent même en cause la bravoure, la force et le courage de ces soldats mais personne n’est avec eux, à leur place, pour vivre alors ce qu’ils endurent.

Tenir une tranchée, c'est resté nuit et jour dans la boue, le froid, au milieu de la vermine, des rats engraissés de chair humaine et des poux gavés de sang de soldats.

L’année 1915 est alors celle de quelques bilans effrayants. 112.000 hommes tombés en Artois pour une avancée du front de 4 kilomètres et, en Champagne, 182.000 victimes pour un gain de 5 kilomètres, soit 36 poilus sacrifiés par mètre gagné !
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Mais au moment où je prononce ces mots ou je cite ces chiffres, je sais déjà que certains pensent à autre chose, en attendant la fin de mes propos, en regardant le temps passer, tout cela est si loin aujourd’hui.

Le temps qui continue fait ainsi son œuvre, année après année, en nous éloignant un peu plus de ce conflit.

Les informations données chaque 11 novembre deviennent de plus en plus impalpables et même irréelles pour beaucoup d’entre nous.

Tout cela a été tellement répété, tellement récité, tellement raconté, que cette histoire, ces chiffres, ce bilan, paraissent soudainement un peu désuet.
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Bien sûr, nous ne pouvons pas toujours vivre accroché à notre passé et il est alors normal que l’émotion disparaisse chaque année un peu plus.

Mais le temps ne peut pas tout expliquer, nous ne pouvons pas être si ému aujourd’hui par la mort d’un unique soldat français sur un champ de bataille dans un pays du Monde et ne pas ressentir la moindre émotion lorsque nous évoquons plus de 8 millions de morts.

Le temps parvient ainsi à nous laisser croire que les morts de 1915 ne sont pas les mêmes que ceux de 2015, que leurs rêves n’étaient pas aussi grands que les nôtres, que l’amour qu’ils portaient à leur compagne et leurs enfants n’avait pas la même grandeur, que leur douleur était moins forte, que leur souffrance moins importante.

Alors, nous avons souhaité aller au-delà des images et des mots, nous avons souhaité vous les montrer simplement, nous avons voulu que chacun prenne conscience qu’il n’y avait aucune différence.

Ces soldats, ces enfants, ces amoureux étaient les mêmes qu’aujourd’hui, cela ne fait que 100 ans en fait, c’était hier, presque rien.
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Ce matin la force de l’image renforce ainsi celle des mots au travers de la participation à cette commémoration des membres des deux associations « Histoire et passion » et « France 40 » au travers de sa section « 1914 - 1918 ».

Je les remercie très sincèrement et très personnellement pour leur présence à nos côtés.

Je remercie également, Denis Lecœur, conseiller municipal et correspondant Défense pour avoir pris en charge l’organisation de leur venue.
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Nous mettons ainsi un visage sur ces récits. Nous voulions ne plus juste réciter à la fin de mon discours les noms des morts de Villepreux tombés pour la France.

Nous voulions que vous puissiez les voir. Nous voulions montrer le visage du Caporal Charles Ancelin disparu au combat le 9 mai à l’âge de 26 ans. Le combat fut déclenché à 4h du matin, les soldats sont décimés par le tir des mitrailleuses et des grenades, coincés dans les fils de fer barbelés.

Nous voulions montrer le visage du Caporal Robert Deligny tué le même jour dans les tranchées du Labyrinthe.

Nous voulions montrer le visage de Louis Ancelin disparu le 16 mai à 29 ans lors d’une offensive à Notre Dame de Lorette. 

Et celui du sergent Marcel Lesenne tué le 16 mai également à 22 ans en bas de l’Eperon de Lorette. La position du régiment fut repérée par les avions allemands et bombardée plus violemment que jamais. Les compagnies sont restées 5 jours et 5 nuits sans liaison ni ravitaillement.

Nous voulions montrer le visage d’Alexandre Ruellan tué à l’ennemi le 17 juin à l’âge de 33 ans dans les combats de Saint Nicolas. A 2h30 l’ordre fut donné au 3ème bataillon d’attaquer mais les Allemands surveillaient les mouvements, ils tuèrent tous les hommes sortant de la tranchée.

Nous voulions montrer le visage d’Albert Bauguin disparu à l’âge de 30 ans le 25 septembre dans les travaux de sape du 3ème régiment du génie.

Nous voulions montrer le visage des anciens élèves de l’école d’horticulture Le Nôtre à Villepreux.

Nous voulions montrer le visage de Château Marcel disparu aux combats de Neville St Vaast le 10 mai à l’âge de 23 ans.

Nous voulions montrer le visage d’Auguste Mestric tombé lors de la prise du cimetière de Carency le 11 mai à 23 ans également.

Celui de Narcisse Gruau tombé le 16 juin dans les tranchées du Labyrinthe également. Nous voulions montrer le visage de Félix Jacob enfin mort à 30 ans le 25 septembre aux alentours du Bois de la Folie.

Nous voulions montrer le visage d’Eugène Cherrière tué à l’ennemi le 6 octobre à l’âge de 30 ans lors des combats de Trévin Capelle Souchez.

Il fallait s’emparer du château de la Folie sous un brouillard intense le 5 octobre, le lendemain, les bombardements ennemis violents sur les tranchées en première ligne décimèrent les soldats les uns à la suite des autres.
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Nous voulions montrer un visage pour ces 6 Villepreusiens et ces 5 anciens élèves de l’école Le Nôtre.

Nous voulions montrer un visage pour ces 1,4 millions de soldats français morts et disparus durant cette guerre.

Nous voulions montrer un visage pour tous ceux qui racontèrent ce qu’ils avaient vu en cette année 1915 : « Sur un secteur ruiné, dévasté, retourné de toutes manières, le ciel ne cessa de verser des torrents d’eau. L’argile fendillée s’écroula. En moins de 8 jours, il n’y eut plus un boyau, plus une tranchée. Les abris s’effondraient sur leurs occupants angoissés. L’enlisement sévissait. Des cris la nuit, puis plus rien : un homme venait de s’enterrer vivant. Aucun secours possible. ». 

Nous voulions montrer un visage pour les soldats de la 3ème compagnie du 74ème RI qui reçurent en récompense à leur attitude au feu, la citation à l’ordre de la Xème armée : « Ayant reçu l’ordre de se porter à l’attaque d’une tranchée ennemi la compagnie est sortie d’un seul bond au commandement de son chef, elle s’est élancée impétueusement à l’assaut en chantant la Marseillaise. Elle a pénétré dans la tranchée ennemi, s’en est emparée et a organisé la position conquise malgré un feu très violent. ».
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Nous voulions montrer un visage pour tous ces hommes, tous ces soldats, tous ceux qui se sont battus pour la France et pour la liberté.

Nous voulions montrer un visage pour tous ces soldats massacrés, disparus et oubliés.

Ils étaient des hommes comme nous avec les mêmes envies, les mêmes rêves, les mêmes amours.

Beaucoup ne seront jamais cités dans les livres d’Histoire mais ils ne sont pas un bilan, des données chiffrées ou des statistiques.

Ils étaient comme nous, ils aimaient leur pays, ils avaient leurs rêves, ils voulaient vivre, ils sont avec nous ce matin.

Vive la République.
Vive la France.
Vive la mémoire de chacun d’entre eux.

Stéphane Mirambeau
Maire de Villepreux

vendredi 8 mai 2015

Allocution commémoration armistice du 8 mai 1945


Le 8 mai restera toujours une date particulière.

Et cette année, au-delà de la seule commémoration de l’armistice de la seconde guerre mondiale, nous célébrons le 70ème anniversaire de la libération des camps de concentration.
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Je devais donc ce matin vous parler de ces camps monstrueux, de ces choses innommables, de ces événements qui ont déshumanisé notre civilisation.

Je voulais vous parler du mardi 27 janvier 2015.

Ils étaient des centaines de rescapés présents ce matin-là à Auschwitz.

Ils replongeaient dans l’horreur de ce qu’ils avaient vécu il y a 70 ans.

Ils s’arrêtèrent devant le mur de la mort, à l’endroit où des milliers de détenus furent fusillés.

Ces rescapés trouvèrent la force de témoigner des horreurs passées.

Ils restent notre mémoire mais pour combien de temps encore ?

Lorsqu’ils se seront tous éteints, lorsqu’ils seront tous disparus, nous devrons reprendre le flambeau de l’Histoire en perpétuant à jamais le souvenir de ce qu’ils ont vécu.
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Et cette transmission comprendra le rappel des noms des 6 camps d’extermination, ceux qui servirent à l’exécution massive et industrialisée d’êtres humains dont une écrasante majorité de Juifs : Auschwitz-Birkeneau : 1.100.000 morts, Belzec : 600.000 morts, Chelmno : 340.000 morts, Madjanek : 80.000 morts, Sobbibor : 250.000 morts et Treblinka : 1.000.000 morts.

Elle comprendra également le rappel de toutes les structures d’anéantissement et de mort conçus et créés par les nazis : 1.150 ghettos juifs, 30.000 camps de travaux forcés, 980 camps de concentration, 500 bordels dans lesquels les femmes étaient des esclaves sexuelles et plusieurs milliers de «centres de soins» dans lesquels les femmes enceintes subissaient un avortement forcé, les nouveau-nés tués, les handicapés et vieillards assassinés.
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Mais cet anniversaire ne peut pas se suffire du seul rappel de ces éléments chiffrés.

Il doit aller au-delà et la transmission ne devra rien occulter, elle insistera également sur la responsabilité immense des pays alliés dans l’avènement d’Adolf Hitler.

Tout était écrit, tout était préparé, tout aurait dû être prévu, tout aurait pu être évité.

1933, l’année qui aurait pu permettre de tout arrêter.

1933 ou l’incendie volontaire du Reichstag orchestré par les nazis dans la nuit du 27 février et l’arrestation, dès le lendemain, de 4.000 militants du parti communiste et de nombreux leaders de gauche. Beaucoup seront assassinés ou déportés.

1933 ou l’abolition des libertés fondamentales et la dissolution des partis politiques et des syndicats.

1933 ou l’installation du régime de la terreur sous l’action des Sections d’Assaut, de la garde rapprochée du régime nazi et d’une police d’Etat nouvellement créé, la Gestapo.

1933 ou la création de Dachau, le premier camp de concentration.

1933 ou la déportation en masse des communistes, des fonctionnaires et des opposants de tous bords.

1933 ou l’interdiction du mariage entre Juifs et Aryens.

1933 ou la loi de stérilisation qui témoigne de la volonté de l’Allemagne de perfectionner physiquement la qualité de la race.

1933 ou la nuit d’autodafé durant laquelle des étudiants nazis brûlent pêle-mêle en public des milliers de livres identifiés comme « mauvais ».

1933 ou la fin de la participation de l’Allemagne à la Société des nations.

1933 ou l’instauration d’une dictature dont le socle reposait sur un gigantesque programme de conquêtes militaires.

1933 ou l’année durant laquelle aucun pays ne réagit.

Nous étions 6 ans avant le début de la plus grande tragédie de notre civilisation.

Tout aurait pu être différent si certains avaient eu la clairvoyance et le courage nécessaires pour dire simplement « non ».
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Alors, les historiens pourraient nous expliquer que personne n’eut le temps de réagir devant la vitesse des mesures et des décisions.

Nous leur répondrons que 1933 ne fut qu’une étape, peut-être la plus importante et que tout s’accéléra au cours des années suivantes.

Le 16 mars 1935, Hitler viole pour la première fois de manière flagrante le traité de Versailles, rétablit le service militaire obligatoire et porte les effectifs de la Wehrmacht à 500.000 hommes.

Aucun pays ne réagit, certains deviennent mêmes complices.

Le 7 mars 1936, Hitler viole les accords de Locarno et remilitarise la Rhénanie. Face à des adversaires encore plus faibles, ni les Français, ni les Britanniques ne s’opposent à cette action, préférant ne pas réagir. Hitler menace alors la Tchécoslovaquie en exigeant l’annexion au Reich des Sudètes. La Tchécoslovaquie pourtant alliée de la France ne pourra pas compter sur son soutien, Paris souhaitant absolument éviter le conflit militaire, incitée pour cela par le refus britannique de participer à une éventuelle intervention.

Le 29 septembre 1938, Adolf Hitler, le président du Conseil français Édouard Daladier, le Premier ministre britannique Neville Chamberlain et le Duce italien Benito Mussolini, réunis dans la capitale bavaroise, signent les accords de Munich. La France et le Royaume-Uni acceptent que l’Allemagne annexe les Sudètes, pour éviter la guerre. Honte à ceux qui ont souhaité ces accords, honte à ceux qui les ont signés.

Honte à Neville Chamberlain déclarant alors ce mot fameux : « Hitler est un gentleman ».

Honte à ceux qui n’écoutèrent pas Winston Churchill qui déclarait alors : « Entre le déshonneur et la guerre, vous avez choisi le déshonneur. Et vous allez avoir la guerre ».

Honte à ceux enfin qui acceptèrent que dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938, la Nuit de Cristal, prémices de la Shoa, conduisit à la destruction de près de deux cents synagogues et lieux de culte juifs détruits, 7.500 commerces et entreprises exploités par des Juifs saccagés, une centaine de Juifs assassinée, des centaines d'autres morts des suites de leurs blessures et 30.000 déportés en camp de concentration.

Aucun pays ne réagit mais il était alors beaucoup trop tard.
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Durant 6 ans, nous savions de quoi Hitler était capable et ce qu’il avait déjà fait.

Durant 6 ans, nous avions toutes les informations pour décider.

Durant 6 ans, nous aurions pu agir, nous aurions pu les sauver.

Nous avons décidé de ne rien faire et participé ainsi passivement, par notre inaction coupable, à la déportation et la mort de 5.800.000 Juifs.

Au lieu de les défendre, nous acceptions béatement la barbarie nazie.
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Mais tout cela est derrière nous, nous savons que nous aurions dû agir différemment et nous avons reconnu nos erreurs.

Nous sommes tous convaincus que nous saurions réagit différemment.

Transmettre pour ne pas oublier, ne pas oublier pour ne pas reproduire.

N’est-ce pas cela que nous défendons depuis la première commémoration de cet armistice ?
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En juillet 2014, plus de 270 personnes ont été tuées, la plupart exécutées, par les miliciens de l’Etat islamique lors de la prise d’un gisement de gaz en Syrie.

Le 6 avril 2014, Al-Qaïda en Syrie s’amuse à tuer simplement des gens innocents dans la ville de Raqqa.

Août 2014, des djihadistes tuent au moins 80 personnes dans un village du nord de l'Irak.

Le 3 novembre 2014, 200 membres d’une tribu sunnite sont massacrés par les djihadistes de Daech.

Aucun pays ne réagit.

Décembre 2014, les corps de 230 personnes exécutées par Daech ont été découverts par leurs proches dans une fosse commune dans la province syrienne de Deir Ezzor.

Janvier 2015, 13 enfants sont assassinés juste pour avoir regardé un match de football.

Février 2015, Daech diffuse une vidéo montrant la décapitation au couteau de 21 hommes, la plupart des Egyptiens de confession copte.

Au même moment, 16 autres hommes sont abattus à bout portant sur fond de désert.

Mars 2015, Daech tue 142 personnes dans un quadruple attentat au Yémen.

En avril 2015, dans une nouvelle vidéo, Daech diffuse l’exécution d’une trentaine d’hommes, présentés comme des chrétiens éthiopiens, par des djihadistes en Libye.

Le même mois, une attaque est menée par le groupe islamiste somalien à Garissa, dans le Nord-Est du Kenya, et fait 147 morts.

Toujours en avril, le groupe terroriste détruit plusieurs sculptures et œuvres antiques dans un musée irakien pour imposer leur idéologie.

Aucun pays ne réagit.
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Certains racontent alors ce qu’ils ont subi des hommes de l’Etat islamique : « Les hommes de Daech ont entassé tous les habitants de mon village dans des bus à destination de la Syrie. J’étais enceinte de neuf mois, j’étais avec mon mari et mes cinq enfants. 
Nous sommes arrivés près d’Alep, et là-bas, ils nous ont enfermé dans une école, ils ont pris tous nos bijoux, notre argent, nos pièces d’identité.
Le septième jour, les hommes et les femmes ont été séparés. lls ont emmené mon mari et mes fils aînés. Les femmes sont envoyées à Mossoul.
Nous avons demandé où étaient nos hommes, les geôliers nous ont répondu qu’ils les avaient tués et enterrés au bulldozer.
Puis ils nous ont à nouveau triées, les femmes mariées d’un côté et les jeunes filles de l’autre. Des hommes venaient par groupe de dix ou quinze pour choisir des filles, ils disaient qu’ils allaient les garder pour eux et ensuite les revendre. Leurs chefs sont passés les premiers et ont choisi les plus belles. Ils emmenaient même des fillettes de dix ans.
Le quatrième jour, on m’a arraché ma fille aînée. Elle s’agrippait à ma robe en pleurant. Ils l’ont emmenée de force. Les filles qui avaient été choisies hurlaient, ils les traînaient par les cheveux, certaines appuyaient l’arme de leurs geôliers sur leur front en demandant qu’on les tue.
Leur but était de ne laisser aucune fille vierge. L’une d’elle a demandé la permission d’aller aux toilettes. Là, elle s’est pendue avec son voile à un crochet de métal. »

Tout cela ne vous rappelle-t-il rien ? Avons-nous bien appris de notre Histoire ? Sommes-nous si différents de nos ainés ?
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Même si les terroristes islamistes sont volontairement façonnés selon une mécanique identique à celle qui a amené au régime nazi, je ne ferai aucun parallèle historique sur les fondements mêmes de leur création.

J’insisterai seulement sur l’inaction coupable des pays démocratiques devant ces massacres et ces exactions.
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Beaucoup diront alors que ce n’est pas la même chose, que c’est différent, que rien n’est pareil, que tout cela est trop loin.

D’autres diront qu’il n’est pas possible d’intervenir.

D’autres baisseront la tête et ne prendront aucun risque. Et dans quelques années, nous regarderons en arrière et j’espère alors que nous n’aurons jamais à dire : « Et pourtant nous le savions. ».

L’Histoire retiendra les noms des dirigeants qui n'ont pas bougé le petit doigt devant ces massacres et ces tueries.

Elle devra se rappeler ceux qui n’ont rien fait.

Le combat contre Daech doit aller au-delà de la bonne conscience consistant à tirer quelques missiles. 

La bonne conscience est la force des faibles, elle conduisit à l’acceptation du parti nazi, elle conduit aujourd’hui à accepter que des peuples soient massacrés au nom d’une religion.

Transmettre pour ne pas oublier, ne pas oublier pour ne pas reproduire.

Cela n’aura jamais autant d’actualité une nouvelle fois aujourd’hui.