jeudi 31 décembre 2015

Bonne année 2016 !


Dans quelques heures, l'année 2015 sera derrière nous et comme chaque année, je tenais, au nom de l'ensemble de l'équipe municipale et avec quelques heures d'avance, à vous adresser mes vœux les plus sincères pour l'année 2016.

Nous ne regretterons jamais 2015, une année difficile, une année terrible même.

J'aurai l'occasion de revenir sur les événements tragiques de l'année passée lors de la cérémonie des vœux à la population organisée le 15 janvier prochain au Complexe Alain Mimoun.

Nous parlerons également de la situation délicate des collectivités territoriales, de l'absence de redressement durable pour la France et de la nécessité de s'adapter à un monde qui change de plus en plus vite.

Je vous souhaite malgré tout une excellente année 2016.

jeudi 24 décembre 2015

Joyeux Noël à tous !


Depuis 2007 et la campagne des élections municipales de 2008, je publie cette image avant Noël. 

Comme tous les ans, je tenais à vous souhaiter un très agréable Noël. 

Avec toute mon équipe municipale, nous espérons que vous passerez des moments paisibles, joyeux et entourés de ceux que vous aimez. 

Très bon Joyeux Noël à chacun d'entre vous !

mercredi 11 novembre 2015

Allocution commémoration armistice du 11 novembre 2015

C’est la 8ème fois depuis 2008 que j’ai l’honneur d’être avec vous, en ce 11 novembre, devant ce monument aux morts, pour célébrer la fin de la première guerre mondiale.
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C’est la 8ème fois que je vous raconte la clairière de Rethondes, ce moment où à cinq heures du matin, le maréchal Foch signa l’armistice qui mit fin à ce conflit et donna naissance à l’un des bilans les plus terribles de notre Histoire : 65 millions d’hommes mobilisés, 8 millions et demi de morts, 21 millions de blessés, 4 millions de veuves et 8 millions d’orphelins. 

C’est la 8ème fois que je cite le courage, la fierté, la bravoure. C’est la 8ème fois que je vous parle des exécutions sommaires, du refus d’obéir de tant de soldats, des fautes morales de l’armée française.

C’est la 8ème fois que je raconte ces moments irréels, ces combats improbables, ces centaines de soldats morts en une minute.

C’est la 8ème fois que je vous parle des mutilations, des destructions et de la haine de l’autre.

C’est la 8ème fois enfin que je cite ces soldats meurtris, ceux qui sortis de la guerre imploraient que ces horreurs ne se reproduisent pas. 

Et cette année, je ne me suis pas interrogé sur ce que j’allais vous dire, je n’ai pas eu à rechercher une histoire particulière, je ne pas ouvert la moindre archive de cette grande guerre.
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Cette journée s’inscrit en effet dans les commémorations du centenaire, celles initiées l’année dernière et qui se poursuivront pendant 3 ans encore.

Nous sommes le 11 novembre 2015, nous continuons de nous rapprocher du moment où nous fermerons le livre de cette guerre.

Nous continuons notre voyage dans le passé et nous évoquons aujourd’hui le second chapitre, celui de l’année 1915, l’année de la boue et du sang.
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1915 marque ainsi la fin de la guerre en mouvement et le début de la guerre de position.

Les champs de bataille ont désormais laissé la place à des tranchées séparées par du vide à l’exception des fils de fer barbelés.

Ces tranchées sont la mort, celle qui est omniprésente, celle qui touche l’un de vos amis un matin, celle qui décime votre compagnie en un instant, celle qui ruine en une seconde tout projet d’avenir.

Les plantations de croix blanches bien alignées dans les cimetières de l’Aisne et de la Marne ne sont qu’une mise en scène du souvenir car la réalité est différente.

C’est souvent une mort sans sépulture pour ceux qui tombent en 1915, c’est-à-dire 370.000 français. 

La réalité, c’est être pulvérisé par un obus, être enterré vivant puis agoniser et pourrir seul sans que personne ne puisse venir ou chercher à vous retrouver après une attaque avortée.

Dans une tranchée, la mort ne sera jamais naturelle, elle est juste normale. « La guerre de tranchées » n’est qu’un mot, qu’un terme, qu’une figure de style qui permet de dissimuler la réalité. 

Un poilu relatait alors : « On marche sur des cadavres, on a fait des parapets de cadavres sur lesquels on s’appuie, je ne ressens aucune impression à la vue de tous ces cadavres. Je les côtoie, je les foule, je les touche sans la moindre impression pénible. ».
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Les rêves de victoire et les idéaux de 1914 sont déjà si loin :  « Nous partions heureux de nous battre contre la barbarie, nous nous rendions compte quelques mois plus tard que tout cela n’avait aucun sens. La barbarie que nous combattions était celle que nous vivions chaque seconde, au fil des attaques, au fil des massacres, au fil de nos désespoirs. La barbarie n’était pas l’Allemand en réalité, la barbarie était la guerre elle-même, elle était en nous. ».

A l’arrière, d’aucuns ne comprennent pas que la vaste offensive ne se termine pas en quelques semaines.

D’autres remettent même en cause la bravoure, la force et le courage de ces soldats mais personne n’est avec eux, à leur place, pour vivre alors ce qu’ils endurent.

Tenir une tranchée, c'est resté nuit et jour dans la boue, le froid, au milieu de la vermine, des rats engraissés de chair humaine et des poux gavés de sang de soldats.

L’année 1915 est alors celle de quelques bilans effrayants. 112.000 hommes tombés en Artois pour une avancée du front de 4 kilomètres et, en Champagne, 182.000 victimes pour un gain de 5 kilomètres, soit 36 poilus sacrifiés par mètre gagné !
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Mais au moment où je prononce ces mots ou je cite ces chiffres, je sais déjà que certains pensent à autre chose, en attendant la fin de mes propos, en regardant le temps passer, tout cela est si loin aujourd’hui.

Le temps qui continue fait ainsi son œuvre, année après année, en nous éloignant un peu plus de ce conflit.

Les informations données chaque 11 novembre deviennent de plus en plus impalpables et même irréelles pour beaucoup d’entre nous.

Tout cela a été tellement répété, tellement récité, tellement raconté, que cette histoire, ces chiffres, ce bilan, paraissent soudainement un peu désuet.
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Bien sûr, nous ne pouvons pas toujours vivre accroché à notre passé et il est alors normal que l’émotion disparaisse chaque année un peu plus.

Mais le temps ne peut pas tout expliquer, nous ne pouvons pas être si ému aujourd’hui par la mort d’un unique soldat français sur un champ de bataille dans un pays du Monde et ne pas ressentir la moindre émotion lorsque nous évoquons plus de 8 millions de morts.

Le temps parvient ainsi à nous laisser croire que les morts de 1915 ne sont pas les mêmes que ceux de 2015, que leurs rêves n’étaient pas aussi grands que les nôtres, que l’amour qu’ils portaient à leur compagne et leurs enfants n’avait pas la même grandeur, que leur douleur était moins forte, que leur souffrance moins importante.

Alors, nous avons souhaité aller au-delà des images et des mots, nous avons souhaité vous les montrer simplement, nous avons voulu que chacun prenne conscience qu’il n’y avait aucune différence.

Ces soldats, ces enfants, ces amoureux étaient les mêmes qu’aujourd’hui, cela ne fait que 100 ans en fait, c’était hier, presque rien.
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Ce matin la force de l’image renforce ainsi celle des mots au travers de la participation à cette commémoration des membres des deux associations « Histoire et passion » et « France 40 » au travers de sa section « 1914 - 1918 ».

Je les remercie très sincèrement et très personnellement pour leur présence à nos côtés.

Je remercie également, Denis Lecœur, conseiller municipal et correspondant Défense pour avoir pris en charge l’organisation de leur venue.
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Nous mettons ainsi un visage sur ces récits. Nous voulions ne plus juste réciter à la fin de mon discours les noms des morts de Villepreux tombés pour la France.

Nous voulions que vous puissiez les voir. Nous voulions montrer le visage du Caporal Charles Ancelin disparu au combat le 9 mai à l’âge de 26 ans. Le combat fut déclenché à 4h du matin, les soldats sont décimés par le tir des mitrailleuses et des grenades, coincés dans les fils de fer barbelés.

Nous voulions montrer le visage du Caporal Robert Deligny tué le même jour dans les tranchées du Labyrinthe.

Nous voulions montrer le visage de Louis Ancelin disparu le 16 mai à 29 ans lors d’une offensive à Notre Dame de Lorette. 

Et celui du sergent Marcel Lesenne tué le 16 mai également à 22 ans en bas de l’Eperon de Lorette. La position du régiment fut repérée par les avions allemands et bombardée plus violemment que jamais. Les compagnies sont restées 5 jours et 5 nuits sans liaison ni ravitaillement.

Nous voulions montrer le visage d’Alexandre Ruellan tué à l’ennemi le 17 juin à l’âge de 33 ans dans les combats de Saint Nicolas. A 2h30 l’ordre fut donné au 3ème bataillon d’attaquer mais les Allemands surveillaient les mouvements, ils tuèrent tous les hommes sortant de la tranchée.

Nous voulions montrer le visage d’Albert Bauguin disparu à l’âge de 30 ans le 25 septembre dans les travaux de sape du 3ème régiment du génie.

Nous voulions montrer le visage des anciens élèves de l’école d’horticulture Le Nôtre à Villepreux.

Nous voulions montrer le visage de Château Marcel disparu aux combats de Neville St Vaast le 10 mai à l’âge de 23 ans.

Nous voulions montrer le visage d’Auguste Mestric tombé lors de la prise du cimetière de Carency le 11 mai à 23 ans également.

Celui de Narcisse Gruau tombé le 16 juin dans les tranchées du Labyrinthe également. Nous voulions montrer le visage de Félix Jacob enfin mort à 30 ans le 25 septembre aux alentours du Bois de la Folie.

Nous voulions montrer le visage d’Eugène Cherrière tué à l’ennemi le 6 octobre à l’âge de 30 ans lors des combats de Trévin Capelle Souchez.

Il fallait s’emparer du château de la Folie sous un brouillard intense le 5 octobre, le lendemain, les bombardements ennemis violents sur les tranchées en première ligne décimèrent les soldats les uns à la suite des autres.
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Nous voulions montrer un visage pour ces 6 Villepreusiens et ces 5 anciens élèves de l’école Le Nôtre.

Nous voulions montrer un visage pour ces 1,4 millions de soldats français morts et disparus durant cette guerre.

Nous voulions montrer un visage pour tous ceux qui racontèrent ce qu’ils avaient vu en cette année 1915 : « Sur un secteur ruiné, dévasté, retourné de toutes manières, le ciel ne cessa de verser des torrents d’eau. L’argile fendillée s’écroula. En moins de 8 jours, il n’y eut plus un boyau, plus une tranchée. Les abris s’effondraient sur leurs occupants angoissés. L’enlisement sévissait. Des cris la nuit, puis plus rien : un homme venait de s’enterrer vivant. Aucun secours possible. ». 

Nous voulions montrer un visage pour les soldats de la 3ème compagnie du 74ème RI qui reçurent en récompense à leur attitude au feu, la citation à l’ordre de la Xème armée : « Ayant reçu l’ordre de se porter à l’attaque d’une tranchée ennemi la compagnie est sortie d’un seul bond au commandement de son chef, elle s’est élancée impétueusement à l’assaut en chantant la Marseillaise. Elle a pénétré dans la tranchée ennemi, s’en est emparée et a organisé la position conquise malgré un feu très violent. ».
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Nous voulions montrer un visage pour tous ces hommes, tous ces soldats, tous ceux qui se sont battus pour la France et pour la liberté.

Nous voulions montrer un visage pour tous ces soldats massacrés, disparus et oubliés.

Ils étaient des hommes comme nous avec les mêmes envies, les mêmes rêves, les mêmes amours.

Beaucoup ne seront jamais cités dans les livres d’Histoire mais ils ne sont pas un bilan, des données chiffrées ou des statistiques.

Ils étaient comme nous, ils aimaient leur pays, ils avaient leurs rêves, ils voulaient vivre, ils sont avec nous ce matin.

Vive la République.
Vive la France.
Vive la mémoire de chacun d’entre eux.

Stéphane Mirambeau
Maire de Villepreux

vendredi 8 mai 2015

Allocution commémoration armistice du 8 mai 1945


Le 8 mai restera toujours une date particulière.

Et cette année, au-delà de la seule commémoration de l’armistice de la seconde guerre mondiale, nous célébrons le 70ème anniversaire de la libération des camps de concentration.
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Je devais donc ce matin vous parler de ces camps monstrueux, de ces choses innommables, de ces événements qui ont déshumanisé notre civilisation.

Je voulais vous parler du mardi 27 janvier 2015.

Ils étaient des centaines de rescapés présents ce matin-là à Auschwitz.

Ils replongeaient dans l’horreur de ce qu’ils avaient vécu il y a 70 ans.

Ils s’arrêtèrent devant le mur de la mort, à l’endroit où des milliers de détenus furent fusillés.

Ces rescapés trouvèrent la force de témoigner des horreurs passées.

Ils restent notre mémoire mais pour combien de temps encore ?

Lorsqu’ils se seront tous éteints, lorsqu’ils seront tous disparus, nous devrons reprendre le flambeau de l’Histoire en perpétuant à jamais le souvenir de ce qu’ils ont vécu.
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Et cette transmission comprendra le rappel des noms des 6 camps d’extermination, ceux qui servirent à l’exécution massive et industrialisée d’êtres humains dont une écrasante majorité de Juifs : Auschwitz-Birkeneau : 1.100.000 morts, Belzec : 600.000 morts, Chelmno : 340.000 morts, Madjanek : 80.000 morts, Sobbibor : 250.000 morts et Treblinka : 1.000.000 morts.

Elle comprendra également le rappel de toutes les structures d’anéantissement et de mort conçus et créés par les nazis : 1.150 ghettos juifs, 30.000 camps de travaux forcés, 980 camps de concentration, 500 bordels dans lesquels les femmes étaient des esclaves sexuelles et plusieurs milliers de «centres de soins» dans lesquels les femmes enceintes subissaient un avortement forcé, les nouveau-nés tués, les handicapés et vieillards assassinés.
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Mais cet anniversaire ne peut pas se suffire du seul rappel de ces éléments chiffrés.

Il doit aller au-delà et la transmission ne devra rien occulter, elle insistera également sur la responsabilité immense des pays alliés dans l’avènement d’Adolf Hitler.

Tout était écrit, tout était préparé, tout aurait dû être prévu, tout aurait pu être évité.

1933, l’année qui aurait pu permettre de tout arrêter.

1933 ou l’incendie volontaire du Reichstag orchestré par les nazis dans la nuit du 27 février et l’arrestation, dès le lendemain, de 4.000 militants du parti communiste et de nombreux leaders de gauche. Beaucoup seront assassinés ou déportés.

1933 ou l’abolition des libertés fondamentales et la dissolution des partis politiques et des syndicats.

1933 ou l’installation du régime de la terreur sous l’action des Sections d’Assaut, de la garde rapprochée du régime nazi et d’une police d’Etat nouvellement créé, la Gestapo.

1933 ou la création de Dachau, le premier camp de concentration.

1933 ou la déportation en masse des communistes, des fonctionnaires et des opposants de tous bords.

1933 ou l’interdiction du mariage entre Juifs et Aryens.

1933 ou la loi de stérilisation qui témoigne de la volonté de l’Allemagne de perfectionner physiquement la qualité de la race.

1933 ou la nuit d’autodafé durant laquelle des étudiants nazis brûlent pêle-mêle en public des milliers de livres identifiés comme « mauvais ».

1933 ou la fin de la participation de l’Allemagne à la Société des nations.

1933 ou l’instauration d’une dictature dont le socle reposait sur un gigantesque programme de conquêtes militaires.

1933 ou l’année durant laquelle aucun pays ne réagit.

Nous étions 6 ans avant le début de la plus grande tragédie de notre civilisation.

Tout aurait pu être différent si certains avaient eu la clairvoyance et le courage nécessaires pour dire simplement « non ».
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Alors, les historiens pourraient nous expliquer que personne n’eut le temps de réagir devant la vitesse des mesures et des décisions.

Nous leur répondrons que 1933 ne fut qu’une étape, peut-être la plus importante et que tout s’accéléra au cours des années suivantes.

Le 16 mars 1935, Hitler viole pour la première fois de manière flagrante le traité de Versailles, rétablit le service militaire obligatoire et porte les effectifs de la Wehrmacht à 500.000 hommes.

Aucun pays ne réagit, certains deviennent mêmes complices.

Le 7 mars 1936, Hitler viole les accords de Locarno et remilitarise la Rhénanie. Face à des adversaires encore plus faibles, ni les Français, ni les Britanniques ne s’opposent à cette action, préférant ne pas réagir. Hitler menace alors la Tchécoslovaquie en exigeant l’annexion au Reich des Sudètes. La Tchécoslovaquie pourtant alliée de la France ne pourra pas compter sur son soutien, Paris souhaitant absolument éviter le conflit militaire, incitée pour cela par le refus britannique de participer à une éventuelle intervention.

Le 29 septembre 1938, Adolf Hitler, le président du Conseil français Édouard Daladier, le Premier ministre britannique Neville Chamberlain et le Duce italien Benito Mussolini, réunis dans la capitale bavaroise, signent les accords de Munich. La France et le Royaume-Uni acceptent que l’Allemagne annexe les Sudètes, pour éviter la guerre. Honte à ceux qui ont souhaité ces accords, honte à ceux qui les ont signés.

Honte à Neville Chamberlain déclarant alors ce mot fameux : « Hitler est un gentleman ».

Honte à ceux qui n’écoutèrent pas Winston Churchill qui déclarait alors : « Entre le déshonneur et la guerre, vous avez choisi le déshonneur. Et vous allez avoir la guerre ».

Honte à ceux enfin qui acceptèrent que dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938, la Nuit de Cristal, prémices de la Shoa, conduisit à la destruction de près de deux cents synagogues et lieux de culte juifs détruits, 7.500 commerces et entreprises exploités par des Juifs saccagés, une centaine de Juifs assassinée, des centaines d'autres morts des suites de leurs blessures et 30.000 déportés en camp de concentration.

Aucun pays ne réagit mais il était alors beaucoup trop tard.
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Durant 6 ans, nous savions de quoi Hitler était capable et ce qu’il avait déjà fait.

Durant 6 ans, nous avions toutes les informations pour décider.

Durant 6 ans, nous aurions pu agir, nous aurions pu les sauver.

Nous avons décidé de ne rien faire et participé ainsi passivement, par notre inaction coupable, à la déportation et la mort de 5.800.000 Juifs.

Au lieu de les défendre, nous acceptions béatement la barbarie nazie.
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Mais tout cela est derrière nous, nous savons que nous aurions dû agir différemment et nous avons reconnu nos erreurs.

Nous sommes tous convaincus que nous saurions réagit différemment.

Transmettre pour ne pas oublier, ne pas oublier pour ne pas reproduire.

N’est-ce pas cela que nous défendons depuis la première commémoration de cet armistice ?
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En juillet 2014, plus de 270 personnes ont été tuées, la plupart exécutées, par les miliciens de l’Etat islamique lors de la prise d’un gisement de gaz en Syrie.

Le 6 avril 2014, Al-Qaïda en Syrie s’amuse à tuer simplement des gens innocents dans la ville de Raqqa.

Août 2014, des djihadistes tuent au moins 80 personnes dans un village du nord de l'Irak.

Le 3 novembre 2014, 200 membres d’une tribu sunnite sont massacrés par les djihadistes de Daech.

Aucun pays ne réagit.

Décembre 2014, les corps de 230 personnes exécutées par Daech ont été découverts par leurs proches dans une fosse commune dans la province syrienne de Deir Ezzor.

Janvier 2015, 13 enfants sont assassinés juste pour avoir regardé un match de football.

Février 2015, Daech diffuse une vidéo montrant la décapitation au couteau de 21 hommes, la plupart des Egyptiens de confession copte.

Au même moment, 16 autres hommes sont abattus à bout portant sur fond de désert.

Mars 2015, Daech tue 142 personnes dans un quadruple attentat au Yémen.

En avril 2015, dans une nouvelle vidéo, Daech diffuse l’exécution d’une trentaine d’hommes, présentés comme des chrétiens éthiopiens, par des djihadistes en Libye.

Le même mois, une attaque est menée par le groupe islamiste somalien à Garissa, dans le Nord-Est du Kenya, et fait 147 morts.

Toujours en avril, le groupe terroriste détruit plusieurs sculptures et œuvres antiques dans un musée irakien pour imposer leur idéologie.

Aucun pays ne réagit.
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Certains racontent alors ce qu’ils ont subi des hommes de l’Etat islamique : « Les hommes de Daech ont entassé tous les habitants de mon village dans des bus à destination de la Syrie. J’étais enceinte de neuf mois, j’étais avec mon mari et mes cinq enfants. 
Nous sommes arrivés près d’Alep, et là-bas, ils nous ont enfermé dans une école, ils ont pris tous nos bijoux, notre argent, nos pièces d’identité.
Le septième jour, les hommes et les femmes ont été séparés. lls ont emmené mon mari et mes fils aînés. Les femmes sont envoyées à Mossoul.
Nous avons demandé où étaient nos hommes, les geôliers nous ont répondu qu’ils les avaient tués et enterrés au bulldozer.
Puis ils nous ont à nouveau triées, les femmes mariées d’un côté et les jeunes filles de l’autre. Des hommes venaient par groupe de dix ou quinze pour choisir des filles, ils disaient qu’ils allaient les garder pour eux et ensuite les revendre. Leurs chefs sont passés les premiers et ont choisi les plus belles. Ils emmenaient même des fillettes de dix ans.
Le quatrième jour, on m’a arraché ma fille aînée. Elle s’agrippait à ma robe en pleurant. Ils l’ont emmenée de force. Les filles qui avaient été choisies hurlaient, ils les traînaient par les cheveux, certaines appuyaient l’arme de leurs geôliers sur leur front en demandant qu’on les tue.
Leur but était de ne laisser aucune fille vierge. L’une d’elle a demandé la permission d’aller aux toilettes. Là, elle s’est pendue avec son voile à un crochet de métal. »

Tout cela ne vous rappelle-t-il rien ? Avons-nous bien appris de notre Histoire ? Sommes-nous si différents de nos ainés ?
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Même si les terroristes islamistes sont volontairement façonnés selon une mécanique identique à celle qui a amené au régime nazi, je ne ferai aucun parallèle historique sur les fondements mêmes de leur création.

J’insisterai seulement sur l’inaction coupable des pays démocratiques devant ces massacres et ces exactions.
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Beaucoup diront alors que ce n’est pas la même chose, que c’est différent, que rien n’est pareil, que tout cela est trop loin.

D’autres diront qu’il n’est pas possible d’intervenir.

D’autres baisseront la tête et ne prendront aucun risque. Et dans quelques années, nous regarderons en arrière et j’espère alors que nous n’aurons jamais à dire : « Et pourtant nous le savions. ».

L’Histoire retiendra les noms des dirigeants qui n'ont pas bougé le petit doigt devant ces massacres et ces tueries.

Elle devra se rappeler ceux qui n’ont rien fait.

Le combat contre Daech doit aller au-delà de la bonne conscience consistant à tirer quelques missiles. 

La bonne conscience est la force des faibles, elle conduisit à l’acceptation du parti nazi, elle conduit aujourd’hui à accepter que des peuples soient massacrés au nom d’une religion.

Transmettre pour ne pas oublier, ne pas oublier pour ne pas reproduire.

Cela n’aura jamais autant d’actualité une nouvelle fois aujourd’hui.

samedi 17 janvier 2015

Discours "Cérémonie des vœux du Conseil municipal"


Mesdames, Messieurs, 

Je dois vous avouer toute la difficulté qui a été la mienne pour terminer le discours que je vais prononcer devant vous ce soir.

Devant les événements tragiques que la France a subis ces derniers jours, devant l’émotion que les attentats ont déclenchée, devant le formidable élan de soutien de vous tous samedi dernier et devant le rassemblement historique des français dimanche, rien n’a été évident je peux vous l’assurer. 

Certains diront que cette cérémonie aurait pu être supprimée ou que les mots que je vais prononcer seront décalés par rapport à la situation.

Certains élus ont même annulé leur cérémonie des vœux à la population.

Ils ont peut-être raison, je respecte évidemment cette position, chacun réagit différemment devant un tel événement.

Mais je leur dis également que les terroristes veulent avant tout anéantir notre civilisation, détruire notre société et mettre fin ainsi à chacune de nos libertés les plus essentielles.

Si nous arrêtions de vivre comme avant, si nous préférions nous cacher ou si nous décidions de ne plus nous battre, ils auront tout simplement gagné.

Nous avons encore moins le choix aujourd’hui qu’hier.

Nous devons vivre comme nous voulons vivre, penser comme nous voulons penser, dessiner comme nous voulons dessiner, nous moquer comme nous voulons nous moquer et aimer comme nous voulons aimer.

Nous devons continuer à défendre notre démocratie, parler encore davantage et porter nos valeurs fondamentales encore plus hautes.

Ce n’est pas optionnel, c’est un impératif, celui de chacun d’entre nous, c’est notre objectif désormais, c’est le dessein de chaque Français.

Mais continuer de vivre normalement, cela ne signifie pas oublier les victimes, cela signifie justement vivre encore plus pour chacune d’entre elles.

Et maintenant, ce soir, tous ensemble et pour montrer aux terroristes qu’ils ne réussiront pas à nous faire taire, qu’ils ne parviendront pas à nous faire peur et que nous serons toujours plus forts qu’eux, nous allons continuer à vivre, nous allons continuer à parler, nous allons continuer à rire même et surtout à rêver.

Car ils peuvent nous ôter la vie mais ils ne nous ôterons jamais notre liberté.

Et ce soir, une dernière fois et comme samedi dernier lorsque nous étions réunis devant l’Hôtel de Ville, nous ne resterons pas silencieux pour rendre hommage aux 17 victimes.

Nous applaudirons ce qu’ils représentaient et ce qu’ils étaient.

Mais nous ferons encore plus de bruit encore pour que chaque terroriste entende que nous sommes toujours debout et vivants.

Nous applaudirons ainsi la liberté, l’innocence et la vie.
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Mesdames, Messieurs, chers amis,

Je souhaite personnellement la bienvenue à chacun d’entre vous.

Je salue mes collègues présents ce soir.

J’en profite pour saluer tout particulièrement un groupe de 4 élus : Philippe Benassaya, Maire de Bois d’Arcy, Sonia Brau, 1er adjointe au Maire de Saint-Cyr-l’Ecole, Sylvie Sevin, adjointe au Maire de Villepreux et Daniel Moszinski, adjoint au Maire de Fontenay-le-Fleury.

Ils seront candidats pour les prochaines élections départementales de mars prochain.

Le Conseil général des Yvelines a toujours été un partenaire privilégié de la commune et a ainsi participé financièrement à nos principaux projets au cours du dernier mandat.

C’est un échelon de proximité, d’écoute et de décision.

Je leur souhaite bon courage pour cette campagne et je salue personnellement leur engagement et leur détermination.

Je salue les adjoints aux Maires et conseillers municipaux représentants des villes voisines.

Je remercie les élus de Villepreux d’être à mes côtés.

Je souhaite la bienvenue à l’ensemble des présidents et membres d’associations, aux professeurs des écoles et aux représentants de l’Education Nationale, aux représentants des établissements et services, publics, aux employés communaux, aux commerçants, à nos partenaires et à toutes les forces vives de la commune.

Je salue très personnellement et en ces circonstances particulières, les représentants des forces de l’ordre et de secours, les représentant de la Police, M. le Commissaire Hulot et des Pompiers présents ce soir, M. le Capitaine Morel.

Je salue enfin chaque habitant présent ce soir car cette cérémonie est la vôtre avant tout.
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Je tiens donc malgré tout, au nom de l’ensemble du Conseil municipal élu en mars dernier, à vous présenter nos vœux les plus sincères pour cette nouvelle année.

Je vous souhaite donc une excellente année 2015.

En préparant ces mots, je suis tombé par hasard la semaine dernière sur le texte des vœux que Jacques Brel avaient prononcé, sur Europe 1, le 1er janvier 1968.

Dans un monde qui s’accélère chaque jour un peu plus, dans un monde où les années s’enchaînent les unes après les autres, dans un monde enfin où certains n’hésitent plus à tuer des innocents pour des raisons abjectes, on a besoin aussi de respirer un instant et d’écouter quelques mots de poésie. 

Jacques Brel disait alors en ce début d’année : 

« Je vous souhaite des rêves à n’en plus finir et l’envie furieuse d’en réaliser quelques-uns.

Je vous souhaite d’aimer ce qu’il faut aimer et oublier ce qu’il faut oublier.

Je vous souhaite des passions, je vous souhaite des silences. Je vous souhaite des chants d’oiseaux au réveil et des rires d’enfants.

Je vous souhaite de respecter les différences des autres, parce que le mérite et la valeur de chacun sont souvent à découvrir.

Je vous souhaite de résister à l’enlisement, à l’indifférence et aux vertus négatives de notre époque.

Je vous souhaite enfin de ne jamais renoncer à la recherche, à l’aventure, à la vie, à l’amour car la vie est une magnifique aventure et nul de raisonnable ne doit y renoncer sans livrer une rude bataille.

Je vous souhaite surtout d’être vous, fier de l’être et heureux, car le bonheur est notre destin véritable. »

C’était il y 46 ans déjà et cela est toujours tellement d’actualité.

Je voulais commencer par cela ce soir, c’était le lieu et le moment.
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Je me souviens très bien du 10 janvier 2014.

Il n’était pas facile de prononcer un discours en se disant qu’il marquait la fin d’une période, celle d’un mandat, un mandat mené avec passion, avec envie, avec énergie, avec volonté, avec détermination et engagement.

A chaque phrase prononcée, je ressentais la fierté qui avait été la mienne d’être le Maire de Villepreux.

A chaque instant, je me souvenais du travail accompli en 6 ans.

Mais je voyais également ce qu’il restait encore à faire, les difficultés que les collectivités allaient devoir affronter, les décisions nécessaires qui devraient une nouvelle fois être prises, les beaux projets encore à mener et la situation sensible dans laquelle se trouvait encore notre ville.

A chaque seconde, je me disais également que cette nouvelle histoire pouvait ne pas être écrite par l’équipe municipale que je menais.

Et aujourd’hui, c’est la première fois que je peux vous remercier directement pour la confiance que vous avez portée à mon équipe et au projet que nous défendions lors des dernières élections municipales.

Etre élus pour un deuxième mandat, avec plus de 63% des voix, aura été pour nous tous un immense honneur et la confirmation que la direction prise pour assurer l’avenir de Villepreux au cours de ces 6 dernières années avait été la bonne.

Mais ce score ne doit jamais nous laisser penser que tout est joué et impose avant tout la plus grande des responsabilités.

La confiance que vous nous avez donnée ne devra jamais être mise à mal. Je ferai tout pour ne jamais décevoir l’espoir que vous portez en nous.

Je m’engage également à continuer à gérer la ville d’une manière efficace et adaptée au contexte économique et financier si délicat dans lequel sont plongés notre pays et l’ensemble des collectivités locales.

Ce score nous oblige à une volonté de tous les instants puisque je sais très bien que vous attendez avant tout la poursuite des actions déjà entreprises, celles qui ont permis de changer la perception même que certains avaient de notre commune, celles qui ont transformé Villepreux en lui gardant l’essentiel.

Ce score doit conduire également à une grande humilité et à ne jamais laisser croire que tout est acquis ou qu’il suffirait de reprendre les mêmes recettes pour réussir demain comme hier.

Nous devons chaque jour continuer à nous réinventer, à innover et à nous adapter aux nouvelles situations.

Ce score restera une force, la force qui permettra aux élus qui m’entourent aujourd’hui, d’appréhender les difficultés, de trouver toujours de nouvelles solutions aux problèmes et de prendre les meilleures décisions.
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Mesdames, Messieurs,

Pour cela, les élus qui m’accompagneront jusqu’en 2020 sont avec moi ce soir.

Bien sûr, l’équipe a changé mais l’ossature reste identique et surtout la même conduite sera adoptée.

Je tenais donc à vous présenter les élus composant le nouveau conseil municipal et en commençant par les adjoints : Thierry Essling, Florence Abiven, Claude Bertin, Sylvie Sevin-Montel, Olivier Cauchy, Valérie Barbosa, Corinne Ricaud.

Je tenais à vous présenter les conseillers municipaux délégués : Françoise Bisserier, Laurent Blancquart et Alexandre Guesnon ; les conseillers municipaux : Philippe Azincot, Christophe Pytel, Valérie Fernandez, Danielle Preisser, Jean-Pierre Elisabeth, Denis Lecœur, Laurence Morelle-Lausson, Thierry Dunez, Patricia Jubert, Evelyne Cousin, Loïc Nourichard, Annie Allègre et Jean-Philippe Dubois.

Je les remercie pour la confiance qu’ils m’ont portée et pour le travail déjà accompli au cours de ces derniers mois.

Je n’oublie pas bien sûr les élus de l’opposition : Fabienne Gelgon-Bilbault, Eric Magnon-Verdier, Odile Molinié, Thierry Dubin et Isabelle Thiebault.

Au cours de ce mandat, les élus de l’équipe municipale n’oublieront jamais la raison de leur présence ici ce soir.

Ils ont été élus par les Villepreusiens et pour Villepreux.

Et leur ambition est avant tout celle de la commune.

Je compte sur chacun d’entre eux pour m’accompagner, je compte sur tous pour défendre l’intérêt général et pour affronter avec moi les conséquences toujours plus fortes de la crise et de ce que l’Etat nous impose aujourd’hui. 
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Comment ne pas parler de cette crise ce soir devant vous, celle qui est notre quotidien depuis 2008, celle qui n’a jamais cessé depuis notre arrivée, celle qui ne nous laisse aucun répit, celle qui s’accélère même encore et toujours, celle qui a bouleversé tellement de choses dans notre vie.

Comment ne pas évoquer les impacts toujours plus forts sur les collectivités territoriales des nouvelles mesures gouvernementales ?

Comment ne pas parler également du combat que nous menons avec encore plus de détermination depuis mars 2014 pour en limiter les conséquences ?

L’année dernière encore, je vous demandais de garder l’espoir dans les possibilités de notre pays, de faire preuve d’optimisme dans l’avenir et de refuser le renoncement.

Je vous demandais de continuer à rêver pour vos enfants et de ne jamais baisser les bras.

Je vous expliquais également que l’année 2014 serait sûrement plus difficile que les autres mais qu’il fallait continuer d’avancer pour donner du sens au futur et montrer que nous croyons aux possibilités de notre pays.

Mais au fil des années, au fil des annonces, au fil des décisions, il devient difficile de continuer toujours dans cette voie et je dois une nouvelle fois vous rappeler que rien n’est simple encore aujourd’hui et que les difficultés s’amplifient au rythme des choix de l’Etat.

Ce ne sera pas cette année les vœux des rêves mais ceux des réveils brutaux, ceux des mesures absurdes que certains continuent de prendre.

Une fois encore, l’année 2015 sera plus délicate que les précédentes et certaines choses doivent être dites et non cachées.

Elle sera même peut-être la pire année pour notre pays puisque plus personne à la tête de l’Etat ne semble être en mesure de décider, de réformer et de prévoir.

Après nous avoir annoncé la fin de la hausse du chômage en 2013, le chômage ne cesse d’augmenter. 

Après nous avoir annoncé la pause fiscale en 2014, les taxes et les prélèvements ne cessent de progresser.

Après nous avoir annoncé la nécessité de mettre fin aux niches fiscales, les mises en chantier de nouveaux logements n’ont jamais été aussi faibles.

Le Gouvernement annonce désormais sa volonté de soutenir l’activité en France pour relancer la croissance et prend comme décision pour cela de réduire sans aucune hésitation massivement et coupablement les dotations versées aux collectivités territoriales puis ne comprend pas pourquoi dans le même instant les investissements se réduisent en proportion dans notre pays.

Nous devons lui rappeler car il ne le sait peut-être pas que les collectivités territoriales sont responsables de 70% de l’ensemble des investissements de notre pays.

En prenant donc la décision de ne plus verser aux collectivités ce que l’Etat doit leur verser au titre de la loi de décentralisation, les conséquences sont immédiates, les investissements chutent, les rentrées issues de la TVA chutent, l’activité de nos entreprises chute, la croissance chute et donc le chômage augmente.

C’est prendre beaucoup de risques ou faire preuve d’inconscience de réduire ces dotations de 21 milliards sur 3 ans, 21 milliards en 3 ans, soit 0,37% du budget de l’Etat.

Il aurait suffi simplement de trouver 0,37% de dépenses en moins sur le budget de l’Etat pour maintenir les dotations aux collectivités territoriales et soutenir alors la croissance !

Mais cela semble une nouvelle fois tellement difficile pour certains.
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Villepreux s’était préparée aux conséquences de la crise car dès 2009, nous avions déjà envisagé les grandes lignes de ce scénario.

Dès notre arrivée, j’ai mis comme priorité absolue la construction d’un socle financier solide et stable sur lequel chacun de nos projets serait envisagé.

Par beaucoup de travail, d’effort, d’ingéniosité et de courage, cette décision nous a permis de ne jamais augmenter les impôts, de baisser les taux d’imposition même une année, d’investir pour entretenir et équiper la ville et de réduire la dette comme jamais auparavant.

Mais ce socle pourra-t-il toujours encaisser davantage et notamment les mesures absurdes qui viennent s’ajouter à d’autres incohérentes prises précédemment ?

Je citerai très peu de chiffres ce soir mais certains doivent être rappelés.

Ils montrent à eux seuls la situation terrible que nous devons affronter aujourd’hui à l’échelle de la commune.

En 2011, nous recevions ainsi 4,1 millions d’euros de dotations et de participations pour un budget total d’environ 13,3 millions.

En 2012, nous ne recevions plus que 3,6 millions d’euros.

En 2014, nous ne recevions plus que 3,28 millions d’euros, soit déjà, 800.000€ par an de moins par rapport à 2011.

Et nous pouvons continuer, en 2015, nous ne recevrons que 2,74 millions d’euros et nous atteindrons 2 millions dès 2018 et peut-être encore moins si l’Etat continue toujours à diminuer ce qu’il nous doit. 4,1 millions en 2011, 2 millions en 2018.

Mesdames, Messieurs, si nous souhaitions retrouver nos recettes et nos possibilités d’autofinancement de l’année 2011, nous devrions augmenter les impôts de 17% dès 2015 puis continuer chaque année sur cette tendance pour rattraper ce que l’Etat nous confisquera.

Et cette hausse, elle serait facile, elle serait aussi simple que celle que nous aurions pu décider en mars 2008, mais cette hausse, nous ne la voulons pas et nous la rejetons car les Français ont été assez mis à contribution au cours de ces dernières années.

Et au-delà, comme si la baisse des dotations n’était pas suffisante, nous devons encaisser également, l’augmentation progressive du fond de péréquation des ressources intercommunales, celui consistant à prendre aux communes n’ayant plus de ressources pour donner à celles qui en ont encore moins.

C’est ainsi que chaque année, nous devons verser à ce fond plus de 170.000 euros et plus de 220.000 euros à partir de 2016 !

Et au-delà, comme si la baisse des dotations d’un côté puis l’augmentation des prélèvements de l’autre ne suffisaient pas, le Gouvernement décrète sans aucune concertation la revalorisation de la catégorie C des agents de la fonction publique.

Cette mesure coûtera 125.000€ chaque année. 

C’est ainsi que par rapport à 2011, les recettes municipales pour l’année 2015 seront amputées d’un montant de 1,655 million d’euros.

Devant cette situation, la maîtrise des finances restera la priorité absolue.

Notre socle financier vacille aujourd’hui mais nous renforçons nos efforts depuis mars 2014 et les dernières annonces du Gouvernement.

Et au-delà, nous prendrons les décisions pour qu’il ne se rompe pas et parce que compenser une baisse aussi importante de notre autofinancement nécessitera sûrement d’aller au-delà des seules recherches d’économie.

Nous devons encore et toujours aller chercher chaque euro là où il se trouve, cela en nous recentrant déjà sur nos missions premières.

Il n’y a pas d’autres solutions, c’est la seule aujourd’hui qui permettra de préserver votre pouvoir d’achat en permettant de ne pas augmenter les impôts et de continuer le développement et l’entretien de la commune.

Comme en 2008, nous avons choisi de nous mettre en danger afin de trouver toutes les mesures, toutes les idées et tous les moyens pour contenir la pression fiscale d’une part et poursuivre nos investissements d’autre part.

Et à la différence de certains qui accusent le Gouvernement en augmentant les impôts, nous accusons le Gouvernement mais nous rechercherons toutes les possibilités pour ne pas les augmenter.

C’est cela aussi notre différence.
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Alors pour cela,

Mesdames, Messieurs, nous avons besoin de vous car sans cela nous n’y arriverons pas.

Nous devrons tous ensemble accepter certaines décisions mêmes difficiles.

Nous devrons tous ensemble être responsables quand la situation l’oblige.

Nous devrons tous ensemble accepter que certains projets puissent être remis à plus tard.

Nous devrons tous ensemble comprendre qu’il n’est pas toujours possible de satisfaire chacun d’entre vous.

Nous devrons tous ensemble enfin accepter de se contenter certaines fois d’un peu moins.

Moi aussi, j’aurai préféré organiser de nouveau une grande fête de la commune en juin dernier, mais cela n’aurait pas été raisonnable.

Moi aussi, j’aurai préféré illuminer l’ensemble des rues de la commune pour les fêtes de fin d’année, mais cela n’aurait pas été responsable.

Moi aussi, j’aurai préféré continuer d’éclairer l’ensemble des rues de la commune durant toute la nuit, mais cela n’aurait pas été raisonnable.

Nous avons besoin de votre soutien et de votre appui pour qu’ensemble nous puissions continuer de réussir.

Nous avons besoin, j’ai besoin de chacun d’entre vous encore plus aujourd’hui qu’hier.

Et j’espère évidemment pouvoir compter sur vous tous pour que nous puissions encore et toujours trouver de véritables marges de manœuvre pour continuer d’avancer.
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Hier, nous étions en 2014, année charnière en raison de la période électorale au cours du premier trimestre d’une part et de la nécessité d’adopter une politique de rigueur financière d’autre part.

Nous avons cette année recentré nos actions et nos investissements sur les fonctions premières devant être portées par une municipalité.

2014, c’est le passage en dessous des 6 millions d’euros d’endettement, soit près de 50% de moins par rapport à son niveau de 2007 et le maintien des taux d’imposition malgré la création de notre intercommunalité et la baisse des dotations.

2014, après des mois de négociations et d’aléas, c’est l’achat de la moitié de la pépinière, soit 40.000 m² et la poursuite d’acquisition de terrains dans la Côte de Paris pour la mise en place de jardins familiaux.

2014, c’est aussi apprendre à travailler à 3 avec le démarrage de la Communauté de Communes de l’Ouest Parisien et le rapprochement avec les villes de Plaisir et des Clayes-sous-Bois.

2014, c’est le lancement de la construction du nouveau quartier des Hauts-du-Moulin et la nécessité de poursuivre le développement maîtrisé de notre ville.

C’est l’application de la mesure contestable de la réforme des rythmes scolaires et la volonté que cette dernière impacte le moins possible les finances de la commune et pénalisent le pouvoir d’achat des parents au minimum. Nous sommes aujourd'hui cités en exemple par l’inspection d’académie pour la gestion de ce dossier difficile.

C’est également la montée en puissance du Nautilus, notre médiathèque, qui devient désormais le lieu culturel principal de notre ville.

C’est aussi et comme nous nous y étions engagés lors de la campagne, la décision d’augmenter les moyens pour renforcer la sécurité dans la ville car nous savons tous que c’est une priorité est une attente de nombreux habitants.

2014, c’est la continuité des programmes pluriannuels d’investissements débutés il y a plusieurs années maintenant.

Ces programmes portent sur votre quotidien et concernent la réhabilitation des voiries, l’amélioration de l’éclairage public, la rénovation des bâtiments communaux, la sécurisation de la ville, l’acquisition de nouveaux matériels pour nos services techniques.

Et puis 2014, c’est également l’aboutissement d’un travail de fond débuté depuis plusieurs années sur un des thèmes très importants pour vous.

Depuis plusieurs années et c’est votre rôle, vous attendiez beaucoup de la municipalité concernant les Transports Publics.

Je vous rappelle avant tout que leur gestion est de la responsabilité directe de la Région Ile-de-France et non de la commune.

Néanmoins, à force de travail et de persuasion, accompagnés de notre partenaire, Transdev CSO, nous avions déjà réussi à améliorer les services de bus de la ligne 23 avec le doublement chaque semaine du nombre de bus desservant les villes des Clayes-sous-Bois, Villepreux, Saint-Nom-la-Bretèche et Saint-Germain-en-Laye et l’objectif de desservir toute la journée les établissements scolaires et la gare RER A de Saint-Germain-en-Laye.

Mais ce n’est pas tout et comment ne pas être ravis de la décision du Syndicat des Transports de la Région Ile-de-France qui a entendu nos arguments et qui a compris l’enjeu d’accepter notre proposition.

Au travers d’un dossier défendu conjointement avec le Groupe Lacroix, le STIF dans son conseil du 10 décembre dernier a voté la création d’une ligne de bus qui permettra dès le mois de septembre 2015 d’atteindre directement depuis Villepreux la Gare de Saint-Nom-la-Bretèche et donc celle de Saint-Lazare.

Cette nouvelle était attendue depuis très longtemps et c’est une belle avancée pour tous les Villepreusiens.
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Alors, parlons quelques instants de cette nouvelle année en espérant qu’elle soit belle. Au-delà de la continuité des différents programmes pluriannuels, je voulais vous parler de 4 initiatives et étapes majeures pour les prochains mois et les prochaines années.

Je voulais évoquer le lancement de la construction du nouveau complexe sportif dans le quartier des Hauts-du-Moulin, le maître d’œuvre qui nous accompagnera est en cours de sélection.

Ce nouveau complexe regroupera une salle de sports collectifs, une salle de gymnastique et une salle de danse.

Il répondra aux dernières normes concernant les réglementations thermiques et permettra de fait de réduire considérablement la facture énergétique de l’ancien gymnase du Trianon tout en offrant des infrastructures de qualité et adaptées à tous.

Répondre aux attentes du plus grand nombre reste l’une de nos priorités. Nous envisageons donc, dans le cadre de la modernisation du Complexe Mimoun, de répondre à un souhait très souvent exprimé par de nombreux Villepreusiens.

Nous lançons une réflexion autour de l’installation d’un mur d’escalade pour les adultes et une salle de découverte de cette activité pour les plus jeunes.

Ces installations viendront en complément de celles actuellement en place au collège.

Une équipe municipale doit également préparer l’avenir et s’occuper également du fonctionnement interne de la ville.

C’est ainsi que nous allons débuter la réhabilitation progressive de nos cuisines municipales. La préparation des repas par nos services reste l’une des spécificités de notre ville.

Ces travaux permettront de les rendre plus opérationnelles, renforceront leur efficacité tout en améliorant l’accueil des enfants.

Mais au-delà, ils seront mis en œuvre avec l’objectif de réduire le prix de revient de chaque repas produit par la ville et donc, à terme, de diminuer tout simplement les tarifs payés par vous tous.

Ces projets seront les investissements les plus importants de notre mandat mais ils sont impératifs pour assurer l’avenir de la commune.

2015 sera peut-être l’année du projet délirant que l’Etat souhaite nos imposer avec la nouvelle carte des intercommunalités.

Après nous avoir forcé à créer une structure intercommunale il y a un an, l’Etat envisagerait de nous intégrer à une structure de près de 800.000 habitants et regroupant des communes allant de la ville de Plaisir, jusqu’au plateau de Saclay et à Massy Palaiseau, soit le nombre d’habitants du département de l’Oise !

Ce projet démontre une absence totale de cohérence et est la preuve que les intercommunalités ont été mal pensées à la base et pourront conduire à une déresponsabilisation de certains élus.

La gestion d’une commune est la gestion de la proximité et du quotidien. Quelles sont les similitudes qui existent aujourd’hui entre les habitants de Wissous et de Plaisir ?

Et au-delà de ces disparités, comment assurer la fusion de 5 structures intercommunales en 8 mois et une gouvernance efficace ?

Le Gouvernement souhaitait la simplification dans l’organisation des collectivités territoriales en supprimant à terme les départements, il renforce leur complexité et ne donne aucune garantie sur l’objectif numéro 1 qui aurait dû être porté par ces structures, celle de la réduction des dépenses et de la mutualisation des moyens.

L’année 2015 sera finalement l’arrivée de nouveaux habitants.

Je sais que beaucoup d’entre vous regardent avec méfiance l’augmentation de notre population. Je leur dirai de ne pas avoir peur.

Développer notre ville et construire de nouveaux logements n’est plus un choix, c’est une nécessité et une obligation fixée par la loi.

Ne rien faire dans les prochaines années signifierait simplement voir apparaître le risque que l’Etat nous impose tout simplement ses choix en matière d’urbanisme. Et entre nous, ne sous-estimons jamais ce que le Gouvernement pourrait décider.

Ne subissons pas ces règlements et ces obligations mais transformons les en chance pour notre ville !

Depuis plusieurs années, nous avons fait le choix d’un développement maitrisé, qualitatif et financé.

Nous avons fait le choix de la proactivité pour que certains n’aient pas idée aujourd’hui de nous imposer leurs décisions et leurs projets délirants.

Nous continuerons d’ailleurs dans cette même direction lors de la révision du Plan Local d’Urbanisme que nous avons lancée il y a quelques mois.

Une nouvelle population est une force, ses habitants apportent leur expérience, leurs idées, leur vécu.

Ils donnent de l’activité à nos commerces, ils remplissent nos écoles, ils participent pleinement à la vie de notre commune, ils permettent que nous pesions de manière plus importante dans les futures structures intercommunales.

Et au-delà et n’ayons pas peur de le dire, à l’heure où ne nous voulons pas augmenter les impôts, cette nouvelle population apportera, comme l’avions prévu dès 2009, des rentrées fiscales et participera alors au développement de Villepreux.
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Mesdames, Messieurs.

Depuis janvier 2011, la cérémonie des vœux est organisée autour d’une citation.

Ces citations ont toujours un lien avec l’action municipale et ne sont donc jamais choisies au hasard.

Ce fut Oscar Wilde en 2014 et qui écrivait la citation qui a toujours été notre devise : « Il faut toujours viser la lune, car même en cas d’échec, on atterrit dans les étoiles ».

C’est donc Antoine de Saint-Exupéry cette année et qui déclarait : « Pour ce qui est de l’avenir, il ne s’agit pas de le prévoir mais le rendre possible. »

Cette citation est tellement adaptée à la situation et au discours que je viens de prononcer.

Alors oui ces prochaines années seront celles de l’incertitude et celles du doute.

Nous pourrons alors échafauder tous les scénarios possibles, tenter de prévoir les moindres détails, imaginer ce que nous devrons affronter.

Mais à trop vouloir prévoir le futur, nous risquerons d’oublier de vivre le présent et ne plus rien faire alors pour notre ville.

Il ne servira à rien de se lamenter ou de se plaindre continuellement, il est plus important d’agir pour continuer d’avancer même dans l’adversité.

Vivons chaque instant, préparons la suite, poursuivons notre action dans les prochains mois, sûrs de nos idées et de nos décisions et cela quoiqu’il arrive.

Nous sommes revenus de tellement loin, nous n’avons pas le temps d’avoir peur de quiconque et nous continuerons à faire ce qui doit l’être.
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Mesdames, Messieurs, comme chaque année, j’ai pris un immense plaisir à vous recevoir entouré par les élus de l’équipe municipale.

Alors les étoiles de l’année dernière n’ont pas été parmi nous ce soir, le discours était sûrement un peu moins magique mais je peux vous assurer qu’atteindre la lune reste encore notre unique objectif.

Et malgré tout, malgré la situation délicate dans laquelle les communes se trouvent, je terminerai la première cérémonie des vœux du mandat 2014 – 2020 avec la même force qu’il y a 6 ans auparavant.

Je conclurai par le thème qui m’est le plus cher, celui du refus de la fatalité. Vous m’avez souvent entendu l’évoquer.

Il serait tellement simple de dire qu’il n’y a plus rien à faire, qu’il faut maintenant accepter la situation et reprocher tous nos maux aux décisions des autres.

En 2008, lorsque l’état de la commune était difficile, nous n’avons jamais renoncé et ce 10 janvier 2009, je vous disais déjà que nous ne baisserions jamais les bras.

En 2014, je répétais aux enfants présents parmi nous de se battre jusqu’au dernier moment pour réaliser leurs rêves et que lorsqu’ils auront tout essayé, lorsqu’ils auront tout donné, ils auront alors le droit de baisser les bras.

Personne ne doit baisser les bras avant d’avoir tout essayé.

Cette volonté est encore en moi, elle est en chacun d’entre nous, n’en doutez pas une seconde.

Dans les pires des situations, comme celles que nous vivons aujourd’hui, croyez-moi, nous ne baisserons jamais les bras, nous n’en avons pas le droit, vous ne nous avez ni élus, ni donné votre confiance pour cela.

Quoiqu’il arrive, nous garderons l’espoir dans l’avenir car sans espoir, on ne fait plus rien de sa vie, on regarde le temps qui passe et on accepte la situation.

C’est dans l’adversité qu’on reconnaît la valeur d’un grand pays.

C’est dans l’adversité qu’on reconnait la valeur d’une équipe.

Et c’est dans l’adversité qu’on reconnait la valeur de chacun.

Alors oui, ce sera sûrement un mandat de combat mais ce combat nous le mènerons avec vous tous.

Mais ce sera également un mandat de volonté, de détermination et d’actions.

Comptez sur nous pour cela comme j’espère pouvoir compter sur chacun d’entre vous.

C’est ensemble que nous continuerons ainsi à faire de Villepreux, la ville que vous aimez, la ville qui n’a peur de personne !

Excellente année 2015 et soyez heureux.