samedi 9 octobre 2010

Les collectivités au régime sec

Article issu du site "acteurspublics.com" de M. Xavier Sidaner

Alors que l’État a annoncé le gel de leurs dotations sur les trois prochaines années, les collectivités vont devoir faire des choix draconiens et tailler dans certaines dépenses.

Suite à l’annonce du ministre du Budget, François Baroin, du gel sur trois ans des dotations de l’État aux collectivités locales, les réactions d’élus ne se sont pas fait attendre. Le montant de la dotation sera bloqué à 50 milliards d’euros, un “choix imbécile” pour Laurent Fabius. Selon Alain Rousset, président de l’Association des régions de France (photo), les dépenses qui en souffriront en premier seront les investissements routiers. “Ils vont pâtir des opérations que nous pourrions arrêter de financer pour revenir à nos compétences propres que sont le transport ferroviaire, les lycées et le développement économique”, a jugé l’élu socialiste. Alain Rousset n’exclut pas en outre, d’ici trois ou quatre ans, des difficultés pour le rail si aucune recette spécifique n’est créée d’ici là. “Dans la région Aquitaine que je préside, a-t-il prévenu, je vais devoir différer la modernisation des équipements pour les lycées et retarder les investissements pour les industries et ceux destinés à la formation professionnelle.”

Les départements devront aussi réduire leur aide aux communes rurales. Car pour les conseils généraux, une autre contrainte est à prendre en compte : l’explosion des dépenses sociales, RSA en tête. Dans ces conditions, faut-il s’attendre à une baisse de l’investissement des collectivités, qui représente les trois quarts de l’investissement public en France ? “Oui”, a répondu le président de l’Association des maires de France (AMF), Jacques Pélissard, qui affirme que 20 000 communes seront pénalisées par le gel des dotations.

Mutualisation et… suppressions de postes

Une solution selon lui, pour préserver au mieux l’action économique : la mutualisation des services. “Il y a encore de la marge”, assure le maire UMP de Lons-le-Saunier (Jura) qui, pour l’exemple, affirme que grâce à la mutualisation des services de sa mairie, il a pu investir 500 euros par habitant et par an, alors que la moyenne des villes dans cette strate est de 350 euros. Pour le président du conseil général des Alpes-Maritimes, Éric Ciotti (UMP), la baisse des moyens généraux peut être une autre voie, et avec elle, la réduction des postes. À Nice, 500 postes vont être supprimés, soit 10 % des effectifs.